Devenez publicateur / Créez votre blog


 

Pétrole africain : des ONG dénoncent l'opacité du négoce ...

  Politique, #

Des ONG dénoncent l'opacité du négoce du pétrole africain en Suisse


Genève - Trois ONG suisses et américaine, la Déclaration de Berne, Swissaid et le Naturel Resource Governance Institute, ont dénoncé lundi la position hégémonique des sociétés de négoce suisses dans les ventes de pétrole par les gouvernements africains, ainsi que l'opacité des transactions.

Il n'y a aucune transparence sur où va l'argent lié à ces ventes de pétrole alors que les montants sont faramineux, a indiqué à l'AFP Marc Guéniat de la Déclaration de Berne.

Entre 2011 et 2013, ces sociétés suisses se sont aménagées une part de marché de 25% sur le segment très opaque du pétrole mis en vente par les États sub-sahariens et les compagnies publiques, écrivent les ONG dans un rapport publié à Lausanne et Berne.

Traduite en dollars, cette part de marché représente 55 milliards de dollars, et l'intégralité du produit de ces ventes n'atterrit pas dans les caisses des États, a ajouté M. Guéniat.

Ces contrats de négoce ne sont pas publiés.

Dans certains cas, ces sociétés sont même dans une situation de monopole. Ainsi, les sociétés suisses de négoce dominent nettement les exportations au Cameroun, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Nigeria ainsi qu'au Tchad.

Au Tchad, Glencore a acquis, en 2013, 100% de la part étatique du pétrole pour une valeur correspondant à 16% du budget national de ce pays, l'un des plus pauvres de la planète.

En Guinée équatoriale, les ventes de pétrole national effectuées par les firmes suisses Arcadia, Glencore, Trafigura et Vitol se sont élevées à plus de 2,2 milliards de dollars en 2012, un montant égal à 36% des recettes de cet État, considéré comme l'un des plus corrompus au monde.

Le PIB de la Guinée Equatoriale, grâce au pétrole, est proche de celui d'un pays-membre de l'UE, alors que son niveau de pauvreté réel est catastrophique, on peut alors se poser la question de savoir où va l'argent du pétrole, a encore indiqué M. Guéniat.

- Première étude détaillée sur ce secteur -

Les ventes de pétrole brut par les gouvernements et leurs compagnies nationales sont l'un des secteurs les moins étudiés de la gouvernance du secteur pétrolier, il s'agit de la première étude détaillée sur ce sujet, ont souligné les auteurs du rapport.

Ils se sont concentrés sur 10 pays d'Afrique sub-saharienne exportateurs de pétrole (Angola, Cameroun, Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée équatoriale, Nigeria, Soudan du Sud et Tchad).

Entre 2011 et 2013, les gouvernements de ces pays ont vendu plus de 2,3 milliards de barils de pétrole, représentant plus de 250 milliards de dollars, soit environ 56% de leurs recettes publiques, selon le rapport d'une trentaine de pages.

Les auteurs ont voulu donner un coup de projecteur sur les transactions qui passent par la Suisse et ses sociétés de négoce installées en toute discrétion à Genève, Zoug ou Lugano.

Les sociétés suisses ont acheté entre 2011 et 2013 plus de 500 millions de barils de pétrole, représentant 55 milliards de dollars.

Selon les ONG, de tels paiements devraient s'effectuer en toute transparence, en raison de leur énorme ampleur. Cependant, dans la plupart des cas examinés, une telle transparence a fait défaut.

Devant cette situation, les ONG demandent aux pays producteurs d'adopter des règles assurant l'intégrité dans la sélection des acheteurs, et la fixation du prix de vente. En outre, les ONG demandent que les pays publient les noms des sociétés qui achètent le pétrole étatique.

En juin dernier, la Suisse a demandé plus de transparence dans le secteur des matières premières, mais uniquement pour les entreprises faisant de l'extraction. Le secteur du négoce en est exclu.

Pour les ONG, le gouvernement suisse a ainsi préféré que la Suisse demeure une oasis réglementaire pour les négociants.

En tant que pays hôte de la première place de négoce des matières premières au niveau mondial, la Suisse peut et doit prendre ses responsabilités, estiment les auteurs du rapport.

Si le secteur du négoce continue à être exclu de la transparence, les transactions faramineuses réalisées entre firmes suisses et gouvernements africains demeureront secrètes, déplore le rapport.

Quelque 570 sociétés de négoce de matières premières sont installées en Suisse, et emploient 10.500 personnes, selon les derniers chiffres publiés.

400 sociétés sont installées autour du lac Léman, 100 à Zoug et 70 à Lugano.

Le négoce de matières premières a généré des recettes nettes de 20 milliards de francs suisses (16,6 milliards d'euros) en 2011, contre 2 milliards de francs suisses en 2002.

Ce secteur représentait 3,6% du PIB de la Suisse en 2010.


AFP 

 

 


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
alioum
Partagé par : alioum@Senegal
VOIR SON BLOG 247 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

247
Publications

113920
J'aime Facebook sur ses publications

2057
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.