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Piteuse semaine "FranceAfrique" pour la France... la conseillère Afrique de l'Elysée Hélène Le Gal, remerciée ...

  Politique, #

 

Trois élections se tenaient dimanche 20 mars en Afrique francophone, trois échecs cuisants pour le Président Hollande qui se sépare de sa conseillère Afrique

* Première déception, Lionel Zinsou qui fut conseiller de Laurent Fabius à Matignon est largement battu par son rival Patrice Talon. Nommé en juin dernier Premier ministre par le Président sortant Thomas Boni Yayi, Zinsou était programmé pour lui succéder.L'Elysée y croyait fermement et la presse parisienne lui emboitait le pas. C'était sans compter sur l'impopularité du président Boni Yayi au Bénin.

Premier tour des élections au Bénin, le 6 mars 2016, Lionel Zinsou vote à Cotonou © AFP / PIUS UTOMI EKPEI

 

Zinsou partait avec deux boulets aux pieds : l'image de candidat de la continuité et celle de chouchou de la France. L'habile Patrice Talon n'a eu de cesse d'utiliser cet argument pendant sa campagne électorale. A quelques jours du scrutin, Le Monde publie un article sur " les nombreuses casseroles du candidat Talon". Une initiative décrite par le principal intéressé comme une manipulation éclatante des efforts de la France pour imposer "son" candidat. Talon est élu triomphalement président du Bénin.

 

* Autre "candidat de la France", Mahamadou Issoufou n'aura guère briller pendant sa campagne. Le Président du Niger pariait sur "un coup KO" une victoire dès le premier tour. L'Elysée y croyait et la presse française emboitait le pas. L'inexistence de l'opposition paraissait un atout pour Issoufou, elle était en fait sa plus grande faiblesse. Celui qui allait devenir son principal opposant politique était... en prison. Tout comme son Etat-major incarcéré pour une présumée et assez improbable tentative de coup d'Etat. Tout serait rentré dans l'ordre et les opposants auraient sans doute été libérés avec une victoire dès le premier tour, mais au terme du scrutin du 21 février, Issoufou ne passe pas la barre des 50%.

Le 20 mars 2016, Mahamadou Issoufou est le seul candidat en liberté AFP / ISSOUF SANOGO

 

Difficile de garder une image de démocrate face à un candidat prisonnier. L'entre deux tours est en outre le théâtre d'un combat à fleuret moucheté entre les diplomaties française et américaine. Ces derniers n'ont jamais cru au "coup KO" et reprochent aux Français de couvrir la stratégie dangereuse. Le 20 mars, l'Union Européenne constate la baisse de la participation au deuxième tour des élections du Niger et appelle à un "dialogue inclusif" entre les deux camps. Cette déclaration le jour même du scrutin dame le pion à toute tentative de manipulation électorale. Les Américains emboitent le pas trois jours plus tard. Dans un communiqué daté 24 mars, le Département d'Etat conseille à Issoufou d'ouvrir le dialogue avec ses opposants et "regrette que les différends entre les partis n'aient pu être résolu avant la tenue des élections". Ce qui en langage diplomatique revient à reprocher au Président sortant d'avoir maintenu Hama Amadou et ses lieutenants en prison pendant toute la durée du processus électoral. Cité dans le journal Libération, un diplomate européen compare alors le pouvoir à "un train fou conduit par un pouvoir paranoïaque".

 

Seul François Hollande ne semble pas percevoir le fiasco de cette élection de cette manière. Plus fidèle à son amitié qu'à ses principes démocratiques, il envoie ce courrier chaleureux pour féliciter son camarade Issoufou. Aucun mot sur l'emprisonnement des opposants ni sur Hama Amadou dont le médecin après avoir alerté l'opinion publique sur le grave état de santé se retrouve... lui-même emprisonné. Hama Amadou est finalement transféré à l'hôpital américain à Neuilly sur Seine pour y être soigné. Il y apparait très amaigri et affaibli. Son évacuation est aussi le fruit des efforts de diplomates américains qui en proposant de prêter leur hélicoptère pour le transfert du candidat prisonnier ont convaincu les autorités nigériennes à le faire eux-mêmes. Rendue public, la lettre du Président Hollande à son homologue nigérien achève d'ulcérer l'opposition déjà en état d'ébullition. Comme l'écrivait Jean-Louis Le Touzet dans Libération: "On attend avec gourmandise le prochain télégramme de félicitations adressé de Paris au président Mahamadou Issoufou". Nous y sommes.

 

Le Parti socialiste dénonce le processus électoral au Congo.

* La troisième élection pourrait virer ces prochains jours à un fiasco encore plus embarrassant. Rappelons que c'est en se prévalant du soutien de François Hollande que Denis Sassou N'Guesso a pu organiser le référendum lui permettant de se représenter une deuxième fois consécutive à la présidence de la République du Congo-Brazzaville. Le jour du scrutin, le Département d'Etat américain publie un communiqué dénonçant des irrégularités et le black-out pendant les élections au Congo-Brazzaville.

A l'occasion de la rencontre du 7 juillet 2015, François Hollande s'exprime en faveur de la proposition de Denis Sassou N'Guesso de modifier sa constitution pour se représenter Pascal Rossignol / Reuters

 

Après la proclamation de sa victoire au premier tour avec 67,02% des suffrages, l'opposition communique ses propres résultats. L'ancien Ministre de la Défense de Sassou N'Guesso, Charles Bowao nous explique pourquoi l'opposition revendique une victoire au Congo. Le Président sortant serait selon ces calculs arrivé en troisième position avec 10% des suffrages. La première place reviendrait à Jean-Marie Michel Mokoko qui nous avait raconté son agression à son arrivée à l'aéroport de Brazzaville. Mercredi 23 mars, trois journalistes français du journal Le Monde et de l'AFP sont agressés à Brazzaville. Ils viennent d'assister à la conférence de presse où Jean-Marie Michel Mokoko conteste les résultats officiels. Nouvel entrant au Collège de France, l'écrivain Alain Mabanckou dénonce à son tour ces élections au Congo. Dans les colonnes du Point, il déclare: "cette élection est louche, frappée de petite vérole dans la mesure où le peuple a eu l'impression que dans cette nuit, dans ces ténèbres où tous les chats étaient gris, des ombres maléfiques besognaient, remuaient les choses pour nous imposer, à l'aube, un verdict qui ne correspond pas du tout au climat général et actuel du pays : un désir de changement politique depuis le sommet jusqu'à la base." Des mouvements de contestation seraient en cours à Pointe Noire.

 

 

 

 

 

 

 

BRAZZAVILLE : vague d'arrestations et assassinats des opposants..

Ces trois derniers jours, de nombreuses... t.co/wMayKNyPkl

- BrazzaNews (@Brazzanews)

 

27 mars 2016

 

A l'Elysée, c'est silence radio, mais le Parti socialiste dénonce l'absence de transparence dans le processus électoral. François Hollande pourrait difficilement adouber la réélection de Denis Sassou N'Guesso. Quoi qu'il advienne n'eût-il pas été plus judicieux de proposer au Président sortant d'organiser des élections pour sa succession plutôt que de modifier sa constitution? En plus, François Hollande tient aujourd'hui ce discours vis-à-vis de Joseph Kabila qui en République démocratique du Congo espère lui aussi conserver le pouvoir en retardant les élections prévues cet automne.

Hélène Le Gal, conseillère Afrique de François Hollande ici à Bangui le 7 octobre 2014 © PACOME PABANDJI / AFP

 

Tout cela rappelle "Hollande l'Africain". Dans cet ouvrage, le journaliste Christophe Boisbouvier décryptait les raisons pour lesquelles le Président n'avait pu respecter son engagement et "rompre avec la Françafrique en proposant une relation fondée sur l'égalité, la confiance et la solidarité ". Hasard du calendrier, au cours de cette semaine est confirmé le départ de la conseillère Afrique de l'Elysée Hélène Le Gal arrivée en 2012. Malgré tout, François Hollande espère apparaître en "ami africain" lors du Sommet Afrique France qui se tiendra en janvier 2017. Il avait tenu à ce que l'événement se déroule au Mali, où l'armée française est intervenue pour repousser les djihadistes en 2013. Une seule condition est requise pour l'organisation de ce sommet qui promet de belles images à quelques jours du lancement de la campagne présidentielle: la sécurité à Bamako. Une condition pas tout à fait remplie à en juger par l'attaque survenue lundi 22 mars contre un hôtel de Bamako abritant la mission de l'Union européenne qui entraîne l'armée malienne (EUTM Mali).

 

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Source : parismatch.com


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