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Quand le graffiti ajoute de la couleur dans les villes africaines

  Culture & Loisirs, #

Sur le mur d'un bâtiment du XII e arrondissement de Paris, un masque africain semble observer les visiteurs. Sur le dessin, on devine des inscriptions inspirées de la calligraphie. " C'est un graff de Marko 93, je reconnais sa touche ", affirme Essé Dabla, qui a pris part à la 10 e édition du festival Paris Hip Hop, qui s'est achevé lundi 6 juillet. Cette Française d'origine togolaise est installée à Accra, au Ghana, où elle travaille pour Yoyo Tinz, une association consacrée au hip-hop.

Le graffiti, est apparu dans les années 2000 dans ce pays, mais le mouvement se développe lentement, le principal frein étant la difficulté des artistes à se fournir en matériel. Essé Dabla, qui est venue à Paris, avec Selorm Jay, le responsable de l'association, en a profité pour photographier des graffitis de l'exposition, avec l'idée qu'ils servent de modèles aux graffeurs ghanéens, souvent en quête d'inspiration.

Parmi les artistes rencontrés lors du festival Paris Hip Hop et qui pourraient servir de " modèles " aux Ghanéens, le graffeur Batch, 41 ans, né à Dakar et arrivé en France à 5 ans. Pour le festival, il a réalisé une œuvre qui revient sur un des ressorts de la culture hip-hop : le DJ. " C'est le gardien de notre culture... Ils étaient là bien avant les rappeurs, ils ont dû commencer en même temps que les graffeurs entre la fin des années 1960 et le début des années 1970 ", souligne le graffeur, en désignant sa fresque où l'on aperçoit Rob Swift des X-Ecutionners, " l'un des meilleurs DJ du monde à la fin des années 1990 ".

Nettoyer et embellir les quartiers

Batch a créé le festival Hip Hop Dome afin de " mettre en avant des artistes, des compétences et le savoir de la culture ". Il souhaite aujourd'hui l'exporter à Dakar, une ville qui connaît un engouement pour ce mouvement, avec notamment le Festigraff, une manifestation qui réunit chaque année depuis 2010 des graffeurs du monde entier.

D'après Atibou Diallo, directeur du Festigraff, les premiers graffs africains apparaissent au Sénégal en 1989. A cette époque, le ministère de l'éducation et de la jeunesse lance l'opération Set Setal visant à nettoyer et embellir les quartiers, notamment grâce à l'art. " Le graffiti africain est très engagé socialement et spirituellement. Beaucoup d'artistes européens mettent l'accent sur leur blaze [leur surnom]. En Afrique, le graffeur doit plutôt avoir un message fort qui doit parler à la jeunesse ou à l'Etat ", explique Attibou Diallo qui cite l'exemple de Sincelor au Bénin ou Trez au Togo.

Progressivement, l'art du graffiti s'installe aussi au Maghreb. C'est le cas en Tunisie, où depuis la révolution de 2011, la scène hip-hop connaît un essor. " L'année dernière, il y a eu un festival à Djerba. Des artistes du monde entier ont repeint tout un village ", rapporte MarOne. Ce photographe expose au festival Paris Hip Hop des portraits de grands noms de la scène hip-hop prises lors des six précédentes éditions de la manifestation parisienne.

En Tunisie, des noms se font déjà connaître. Parmi eux, celui de Shoof. Cet enfant de la médina de Tunis est considéré comme un calligraffeur. Pour MarOne, " il est l'un des points de rencontre entre le hip-hop et la culture arabe ".



Source : www.lemonde.fr


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dom
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