En avril 2016, le Bénin doit remettre sa destinée dans les mains d'un nouvel homme. Le président Boni Yayi qui aura fini ses deux mandats, ne sera plus en mesure de se représenter. En tirant leçon de sa gestion et au regard des défis à relever, il est d'ores et déjà question de réfléchir au profil du président qu'il faut pour le Bénin en 2016.

Etre capable de réviser la Constitution que pour l'intérêt suprême de la nation

A maintes reprises, le président Boni Yayi a voulu toucher à la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Même s'il s'est défendu de toute idée de briguer un troisième mandat constitutionnellement interdit, les hommes politiques, le peuple et la société civile restent particulièrement méfiants. Le président qu'il faut pour le Bénin doit être en mesure de mettre en place le dialogue avec les différentes parties, nécessaire pour une révision de la constitution. Aussi, la révision doit viser l'intérêt suprême de la nation et non l'intérêt égoïste de la personne du chef de l'Etat.

Etre en mesure de travailler avec les opérateurs économiques

Tout pays qui espère un jour avoir une bonne croissance économique se base sur les créateurs de richesse. Il s'agit dans la plupart des cas des opérateurs économiques. Le président du Bénin ne doit pas voir les opérateurs économiques comme des personnes qu'il faut harceler et exterminer fiscalement, mais des partenaires importants pour le développement. Il s'agit d'un élément important que le futur président du Bénin aura grand intérêt à réaliser, en l'impliquant dans son projet de société.

Travailler pour la cohésion sociale

Le président du Bénin ne cherchera pas les poux sur la tête du chauve. Les décisions qu'il prend, les propos qu'il tient ne doivent pas être de nature à bousculer la quiétude sociale. Le président doit discuter de façon permanente et à intervalles réguliers avec les partenaires sociaux afin d'anticiper les crises. Il ne doit pas prendre des mesures pour retirer le droit de grève aux travailleurs mais plutôt il doit prendre anticiper de tels mouvements. Il doit assister le peuple lors des commémorations qui lui semblent importantes comme la fête des religions endogènes le 10 janvier de chaque année.

Faire de grandes concertations

Sur le dialogue politique. Le président du Bénin doit être en mesure de désigner les partis politiques qui n'auront pas les mêmes idéologies que lui, par les " autres courants de pensée ". Il doit mettre en place un cadre de concertation entre les différents partis politiques afin que tous les citoyens béninois participent à l'animation de la vie publique. Il ne motivera pas financièrement les hommes politiques pour qu'ils disent, fassent ou ne fassent pas telle ou telle chose à sa gloire. Il doit chercher l'intérêt supérieur de la nation. Pour cela, il commencera par leur donner une tranche d'antenne à la télévision nationale.

Sur la culture. Le président du Bénin doit penser à mettre en place des politiques sectorielles de la culture et mettre en relief son potentiel économique et social dans tous les domaines : industries culturelles et créatives, le patrimoine, la lecture, les artistes... Il veillera à mettre en place des infrastructures pour le développement des activités culturelles au Bénin.

A la jeunesse. Il parlera de père en fils. Il ne les utilisera pas politiquement. Il les appellera souvent pour écouter leurs préoccupations et leurs propositions, parler des mesures qu'il entend mettre en place pour leur insertion professionnelle.

Aux femmes. Il travaillera à l'égalité homme et femme notamment en nommant les femmes à de hauts emplois de la république. En opérationnalisant la gratuité de l'enseignement pour les filles. En primant les meilleures d'entre elles aux différents examens académiques et dans la fonction publique.

Pour moi, c'est le minimum pour être président de la république du Bénin en 2016. Certes, il existe d'autres aspects à aborder, mais ce serait déjà le meilleur des mondes si mon président de 2016 intègre ces quelques points dans son projet de société.