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Racisme France/Contrôle au faciès : j'ai photographié Adji, élu, plaqué au sol le soir de son élection

  Société, #

LE PLUS. "Egalité trahie", c'est le nom de l'exposition visible du 6 juin au 12 juillet 2015 place de la République à Paris. L'objectif ? Afficher les histoires et les portraits de ceux qui vivent au quotidien le contrôle au faciès, en France mais aussi en Hollande ou en Angleterre. Les explications du célèbre photojournaliste Ed Kashi, qui a réalisé les clichés.

Adji Ahoudian, élu municipal parisien de 32 ans, victime de contrôle au faciès (Ed Kashi/Open Society Foundations).

 

Au printemps 2012, j'ai été missionné sur cette exposition par l'Open Society Foundations - une fondation qui vise à améliorer la représentativité des démocraties. Nous avions déjà travaillé ensemble sur quelques projets relatifs aux droits de l'homme, mais celui-ci m'est particulièrement cher.

36 personnes dans 3 pays

Nous voulions photographier et recueillir les témoignages de plus de 30 personnes en France, en Hollande et en Angleterre. Pour ce faire, j'ai choisi de faire ces portraits de nos témoins dans les lieux où ils avaient déjà été appréhendés et contrôlés, mais aussi ceux où ils pourraient très bien l'être.

Nous avons aussi recueilli deux témoignages en vidéo pour qu'ils puissent être recoupés avec les images que j'avais faites. De son côté, la fondation a produit quelques contenus courts qui sont maintenant utilisés pour former et sensibiliser la police hollandaise à la problématique du contrôle au faciès. Ce travail m'a pris environ trois semaines, le temps traverser les trois pays qui nous intéressaient.

Vous pouvez activer les sous-titres en cliquant sur l'engrenage en bas à droite de la vidéo.

Une situation déprimante

Avec cette exposition, je voudrais que le public - mais surtout les responsables politiques et le personnel chargé de faire appliquer la loi - comprenne l'impact négatif que peuvent avoir ces pratiques policières violentes sur des populations que nous voulons intégrer davantage. Ce raisonnement progresse dans le monde entier de nos jours, et particulièrement aux États-Unis, où l'on peine encore à en finir avec le racisme après près de 200 ans de luttes.

C'est vraiment déprimant de voir la taille du chemin qu'il reste à faire pour parvenir enfin aux idéaux de démocratie hérités de la France des Lumières, qui sont d'ailleurs désormais ceux de la société américaine.

Terroriser les minorités ne sert à rien

Nos institutions gouvernementales, tout comme le personnel chargé des missions de police, doivent comprendre que le fait de terroriser les immigrés et les minorités, c'est déjà conditionner les futures recrues des organisations extrémistes tout en créant davantage de divisions à l'intérieur de notre société.

Le plus gros challenge, c'est trouver le moyen d'endiguer le terrorisme tout comme la délinquance, tout en garantissant le respect et la dignité de nos populations. J'ai tout à fait conscience que ce n'est pas un chantier facile, mais j'espère que ce travail permettra aux gens de penser plus en profondeur.

Adji, 32 ans, face contre terre le soir de son élection

J'ai rencontré les témoins par le biais des antennes locales de l'Open Society Foundations : des avocats, les travailleurs sociaux ou encore des responsables de communautés. Ils ont été choisis en fonction de leur envie de faire part de leur expérience, de leur genre, de leurs histoires personnelles, mais aussi de leurs racines... Afin de faire en sorte que cette démarche soit la plus inclusive possible pour toutes les communautés stigmatisées.

J'ai interviewé 36 personnes issues de 3 pays différents. Je dois dire que l'histoire qui m'a le plus marqué est celle de Paul Mortimer, en Angleterre. Même s'il était joueur de football professionnel, marié à une femme blanche et père de trois filles, en dehors du terrain - en volant ou en ville -, il était toujours harcelé.

En France, c'est l'histoire d'Adji Ahoudian qui m'a touché. Adji est un jeune élu parisien de 32 ans. Le soir de son élection, il a été arrêté par la police, qui l'a maintenu au sol, face contre terre. Il m'a raconté ce qui s'est passé dans sa tête, l'absurdité de la situation. Même s'il venait d'être élu à la ville de Paris la police le traitait encore comme un criminel.

Source : leplus.nouvelobs.com


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Alain
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