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" Rafiki ", la romance LGBT rose bonbon qui terrorise les autorités kenyanes

  Culture & Loisirs, #

On parlera longtemps de la beauté de . De la beauté de ses femmes, fières, à l'allure racée et au caractère bien trempé. De son stylisme à tomber, de ses wax, foulards, couvertures et autres tissus imprimés qui habillent chaque plan esthétisé jusqu'à l'outrance. De ses immeubles tombés en décrépitude. De sa lumière rose poudre, ambiance Petra Collins chez les sapeurs. Cette esthétique si particulière, qui ne manquera pas de fleurir bientôt sur les moodboards des stylistes et des clipeurs du monde entier, la réalisatrice kenyane Wanuri Kahiu l'a théorisée dans une conférence TED. Son nom : Afro Bubble Gum Art. Son postulat : " une représentation fun, fière et légère de l'Afrique qui célèbre la joie ". Son manifeste : Rafiki, second film de la réalisatrice et premier film kenyan jamais sélectionné à Cannes, une œuvre solaire au service d'une jeunesse vibrante.

Rafiki est néanmoins interdit dans son propre pays, car il met en scène deux adolescentes qui tombent amoureuses l'une de l'autre dans un quartier populaire de Nairobi. Garçon manqué, Kena vit avec sa mère divorcée, sillonne les rues en skate, tue le temps avec les mecs du quartier. Un peu plus loin, Ziki, jolie comme un cœur, fille du politicien local, danse dans les rues du matin au soir. Leur histoire d'amour, entre virées à la fête foraine et retrouvailles dans un bus abandonné sous le regard suspicieux des habitants du quartier, est plutôt chaste et très naïve. Tellement naïve, en fait, qu'on imagine difficilement les autorités kenyanes se sentir menacées par ce film. C'est pourtant le cas : Wanuri Kahiu risque la prison dès son retour en Afrique, en raison " de son but évident de promouvoir le lesbianisme au Kenya, ce qui est illégal et heurte la culture et les valeurs morales du peuple kenyan ", a décrété la commission de censure locale.

En adaptant le roman Jambula Tree de l'Ougandaise Monica Arac de Nyeko, la réalisatrice affirme avoir avant tout voulu raconter une histoire de femmes. Elle n'en regarde pas moins dans les yeux l'homophobie délirante de son pays, où l'homosexualité est toujours passible de 14 ans de prison. L'urgence de raconter une histoire LGBT est réelle : encore récemment, le président Uhuru Kenyatta déclarait à la télévision que " les droits des gays n'ont pas grande importance pour le peuple et la république du Kenya. "



Source : Vanity Fair


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agatha
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