Dans une tribune publiée dans L'Opinion, l'ancienne secrétaire d'État aux Sports de Nicolas Sarkozy loue ce vendredi les qualités d'"une garde des Sceaux particulièrement humaine".

"Je sais bien qu'il n'est pas de bon ton actuellement de dire du bien de Christiane Taubira, en particulier lorsqu'on est dans l'opposition". Et pourtant. L'ancienne secrétaire d'État chargée aux Sports de Nicolas Sarkozy, Rama Yade, publie ce vendredi dans une tribune visant à saluer la garde des Sceaux. Profitant de la sortie d'une biographie de cette dernière, Le mystère Taubira, réalisée par la journaliste Caroline Vigoureux, la vice-présidente du Parti radical n'hésite ainsi pas à clamer son "respect" pour la guyannaise.

Se souvenant d'un SMS "réconfortant" reçu le 13 décembre 2008, jour de son anniversaire, Rama Yade vante les qualités d'une femme qui "connaît son histoire sur le bout des doigts" et pour laquelle elle a "une grande admiration depuis qu'elle a fait reconnaître par la France l'esclavage comme crime contre l'Humanité". "Par cet acte fondateur, Christiane Taubira a beaucoup fait", estime encore la conseillère régionale d'Île-de-France, qui regrette que l'ouvrage ne "s'attarde pas d'avantage sur ce texte fondateur".

"Sa politique pénale justifie amplement les critiques"

Qu'importe, la centriste juge toutefois la biographie "nuancée" et assure n'éprouver "ni haine ni adoration" mais "simplement du respect" pour cette "garde des Sceaux particulièrement humaine". Dont elle assure avoir partagé l'"étourdissement" que provoque "la lecture de mots auxquels on ne s'habitue jamais", en référence aux attaques racistes dont l'une comme l'autre ont été victimes. "Ah, les fous, ils ne savent pas à qui ils s'en sont pris!", sourit-elle même intérieurement en regardant Christiane Taubira faire front.

"Mais alors comment expliquer que sa politique pénale soit si laxiste?", s'interroge enfin Rama Yade au sujet de la ministre de la Justice. Elle croit déceler là tout "le paradoxe Taubira": une "femme surprenante" et une "ministre pas comme les autres", dont la "politique pénale justifie amplement les critiques". Mais, conclut-elle, "rien ne peut expliquer la charge raciste à haute intensité qu'elle a encaissée ".