"Et voilà. Quatre titres du Grand Chelem à la suite. Le Serena Slam est dans la poche. Que ressentez-vous ?
C'est énorme ! Je suis aux anges. Ces quinze derniers jours, je ne voulais pas parler du Serena Slam mais aujourd'hui, on peut (rires). Quand j'ai gagné l'US Open l'an dernier, je n'aurais jamais cru que j'allais gagner les trois suivants (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon). Ce Wimbledon, je le voulais. Je n'avais plus gagné ici depuis longtemps (2012).

"Je me sens presque meilleure aujourd'hui. Je me réinvente en fait. C'est facile pour moi parce que je n'aime pas la défaite."

Garbiñe Muguruza a joué sans complexes. Vous a-t-elle étonnée ?
Non. Elle m'a déjà battue. Et cette finale, elle l'a jouée pour gagner. J'ai servi beaucoup de doubles fautes (8). Oh mon Dieu, tellement de doubles fautes ! Mon service ne m'a pas tellement aidé aujourd'hui et Garbiñe en a profité magnifiquement. Elle a tout pour gagner un jour ici.

Vous aurez trente quatre ans fin septembre. Federer les aura en août. Pensez-vous que deux "vieux" peuvent gagner Wimbledon 2015 ?
God, bien sûr qu'il peut gagner. Mais Novak est un grand numéro un mondial. Moi, je suis juste contente de ne pas avoir à les affronter. Moi, je ne me sens pas vieille. Si un jour je prends ma retraite (sourire), je me retournerais sur ce que j'ai accompli. Mais je ne regarde pas en arrière, pas maintenant. Sinon, c'est là que tu commences à t'admirer toi-même - oh, j'ai fait ci, oh j'ai fait ça -, tu peux tomber dans la complaisance... C'est ça le plus dur : rester dans le moment présent. Je n'ai pas fini. Je me sens presque meilleure aujourd'hui. Je sens que je peux plus donner qu'il y a dix ou douze ans. Je suis plus fit. Je me réinvente en fait. Chaque match, je suis dedans. A fond. C'est facile pour moi parce que je n'aime pas la défaite. Mais ce n'est pas que moi. Il y a tout un staff derrière. Mon coach (Patrick Mouratoglou) fait un boulot remarquable. Les résultats, ça ne se discute pas."

Recueilli par F. Be., à Wimbledon