Devenez publicateur / Créez votre blog


 

Six ans qu'elle est de retour au Bénin, Tania nous raconte son expérience

  Business, #

Chef de projets chez ISOCEL, et consultante en management et en gestion de projet, Tania OKANLA a accepté de nous accorder cet entretien. Déjà plus de six ans qu'elle est rentrée et s'est installée au Bénin, après cinq années en France. Elle nous raconte ici son expérience de retour au pays.

 

Qu'est-ce qui a motivé votre retour au Bénin il y a 6 ans ?

Cela s'est passé en réalité sur un coup de tête. Tout ce que je voulais était de rentrer chez moi! Je venais d'obtenir la licence et travaillais en tant qu'Assistante administrative et chargée d'accueil bilingue dans une entreprise de télésurveillance. J'avais bien tous les arguments sociaux et professionnels pour rester, mais mon bien-être était plus important. Il y avait aussi l'appel du pays et surtout du soleil (lol). L'idée de revivre un hiver m'était insupportable. Alors j'ai économisé et pris un aller- simple pour Cotonou en 2009....

 

Comment ont réagi vos parents et vos amis à l'annonce de votre back to Africa?

Ma mère était absolument contre. Elle ne comprenait pas ma décision. Mes amis aussi ne comprenaient pas bien qu'ils respectaient mon choix. En somme, tout le monde se demandait ce qui m'était passée par la tête. Ma mère est jusqu'à aller penser qu'une force imaginaire me forçait à rentrer. Certains se sont dit que j'avais des problèmes de papier et qu'il suffisait de demander si j'avais besoin d'aide. Seul mon père m'a compris et n'est pas allé contre ma volonté.

 

On parle peu souvent de l'accueil par les amis et la famille au Bénin, racontez nous comment vous l'avez vécu?

Je ne vous dis pas l'accueil... Je n'ai pas été accueillie en grande pompe. Les trois premières années ont été difficiles, à la fois pour ma mère et pour moi car je vivais sous son toit. Nous avons pris le temps de nous redécouvrir et de nous apprivoiser. J'ai voulu prendre un appartement, comme en France, vu que j'étais déjà très indépendante financièrement, mais on me l'a déconseillé. Question d'éthique sociale. Alors, j'ai pris mon mal en patience.

 

Pensiez-vous rester si longtemps après votre arrivée au Bénin?

Au départ, je me disais que j'allais me donner le temps de voir. Beaucoup de paramètres m'ont fait penser, au moins pendant les trois premières années d'adaptation, que je ne resterais pas vivre au Bénin.

 

Qu'est ce qui vous a retenu ?

L'amour, le fameux coquin. Puis il y a eu les opportunités professionnelles et la stabilité que j'étais arrivée à construire. J'ai appris à aimer à nouveau mon pays et j'ai finalement réalisé que je ne pouvais être bien que chez moi. Ca m'a pris 3 ans environ.

 

Vous sentez vous épanouie aujourd'hui ?

Complètement. Dans tous les sens du terme. Je suis heureuse.

 

Aujourd'hui vous êtes à un poste à responsabilité, racontez nous un peu votre parcours professionnel depuis votre retour?

J'avais déjà cumulé quatre années d'expérience professionnelle en France. Ca m'a aidé à m'ouvrir des portes. J'ai commencé par un stage de 1 mois à 50.000 FCFA, puis je suis passée à un poste d'assistante de projet à 150.000 FCFA. Ensuite, j'ai été promu très rapidement et en l'espace d'un mois, je suis passé d'un poste de chargée de clientèle à un poste de responsable de clientèle où j'ai vu mon salaire évolué. En 2012, je me suis investi dans mon projet personnel qui dure jusqu'à aujourd'hui. Je suis devenue entre-temps maman; je suis revenue sur le marché de l'emploi en 2013 et tout est allé en s'améliorant... Bref je suis allée étape par étape. Aujourd'hui je ne peux pas me plaindre.

 

On dit souvent qu'il faut avoir le bras long pour trouver un emploi en Afrique et encore plus au bénin, ça été le cas pour vous?

Non ça n'a pas été mon cas. Et je pense que c'est une fausse idée de croire qu'il faut avoir le bras long. Quand on sort d'école de commerce on pense prétendre à un salaire de ministre béninois. Mais si vous n'avez pas d'expérience, qui voudra investir et parier sur vous ? Le marché de l'emploi ici est tout aussi exigeant. Alors il faut savoir accepter ce qu'on vous donne et faire vos preuves pour mériter mieux par la suite. Il faut savoir se vendre. Alors si vous n'avez pas d'atouts, quels vont être vos arguments au départ. Une expérience en entreprise, quel que soit le poste, est une expérience valable. Maintenant cette alternative que d'autres choisissent d'entreprendre n'est pas simple non plus. Rien n'est simple, il faut se battre et n'attendre personne.

 

Nous vous connaissons dynamique et présente sur les réseaux sociaux, panafricaniste (voir le groupe Facebook " Une pensée pour l'Afrique " ) parlez nous un peu de vos autres projets.

Ecoutez, je suis simplement engagée sur une idée qui m'est propre et à laquelle je suis directement concernée, comme beaucoup d'autres : voir l'Afrique grandir et rayonner. J'avoue d'ailleurs ne faire que ma propre politique, d'une certaine façon, même si elle passe d'abord par le bien être d'une communauté entière. Je l'ai comprise ainsi.

 

Concernant mes projets, c'est simplement :

 

 

 

 

  1. Amener à maturité mon projet personnel, dans le secteur de l'industrie textile, qui a débuté en 2012
  2. Vivre pleinement mes passions
  3. Me rendre disponible pour partager mon expérience et mon savoir-faire à ceux qui ont en besoin. Contribuer à l'éducation et l'entreprenariat, au Bénin et ailleurs, à la mesure de ce que je peux apporter.

Beaucoup de jeunes de la diaspora veulent rentrer s'installer au Bénin mais ont peur de l'ennui, des tracasseries administratives, du chômage, est ce que le secret réside dans un dynamisme à s'auto-imposer ?

Le secret c'est la persévérance, la force mentale et savoir s'adapter. Ici il faut innover dans tous les sens du terme. Ce n'est pas simple, mais on y arrive. A l'heure du numérique où il est simple de se déplacer, tout est possible aujourd'hui. Il faut avoir le courage de ses ambitions et s'y accrocher.

 

Nous voici à la fin de l'entretien, dites nous quels conseils donneriez vous à des jeunes motivés à l'idée de revenir s'installer, c'est à dire faire comme vous?

Réfléchissez bien avant de rentrer! Si vous n'avez pas cette capacité à vous adapter facilement et rapidement quel que soit l'environnement, en somme si vous n'êtes pas un grain aventurier, alors misez sur la prudence et planifiez bien votre retour. Je vous en dis plus sur mon blog africanamazone.wordpress.com

 

N'hésitez pas vous abonnez à ce blog
Facebook : laviedunjeunerepat
Twitter:



Source : la vie d'un jeune Cotonois


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
fifame
Partagé par : fifame@Bénin
VOIR SON BLOG 281 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

281
Publications

117430
J'aime Facebook sur ses publications

1703
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.