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Six coopérants de la région de Québec tués par des terroristes au Burkina Faso | Gabrielle Duchaine, Louis-Samuel Perron, Jean-Thomas Léveillé | Afrique

  Société, #

Un commando jihadiste a mené vendredi soir une attaque sanglante sur un restaurant et un hôtel de Ouagadougou fréquentés par des Occidentaux.

 

Photo AHMED OUOBA, AFP

Yves Carrier, sa fille Maude, son épouse Gladys Chamberland, leur fils Charlélie et leurs amis Louis Chabot et Suzanne Bernier, tous résidants de la région de Québec, sont les victimes canadiennes de l'attentat terroriste qui a fait 29 morts vendredi soir à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.

Une fin tragique

Après des mois de préparation, d'organisation et d'activités de collecte de fonds à coups de soupers spaghettis et de vente de calendriers, les travailleurs humanitaires ont pris la route de l'Afrique tout juste avant Noël, où ils ont notamment aidé à repeindre les tableaux noirs d'une école d'un village reculé. Ils travaillaient avec une congrégation religieuse et le Centre Amitié de solidarité internationale de la région des Appalaches (CASIRA).

Samedi, après trois semaines de bénévolat, trois membres du groupe devaient reprendre la route du Canada. Les autres allaient suivre la semaine prochaine.

Mais vendredi, pour des raisons qui échappent encore à leurs familles, les six Québécois se sont retrouvés dans la ligne de tir d'un commando terroriste qui a attaqué un hôtel et un café très fréquentés par les Occidentaux dans la capitale burkinabè. Ils n'ont pas survécu.

" On ne sait pas trop ce qu'ils faisaient là ", raconte Camille Carrier, la mère de Maude (dont Gladys était la belle-mère). " Ce n'est pas le genre d'endroits qu'ils fréquentaient habituellement. On croit qu'ils sont allés manger ou prendre un verre pour célébrer la fin du voyage.", dit-elle.

" C'est tellement bête. Ils étaient allés faire le bien et, au moment de revenir, ils se font massacrer ", se désole Camille Carrier, la mère de Maude.

M me Carrier a appris la mort de sa fille, de son ex-conjoint et du reste de la famille samedi après-midi dans sa maison de Québec. " On était inquiets depuis qu'on avait entendu parler des attentats. On n'avait pas de nouvelles ", dit-elle.

Son fils a téléphoné à une religieuse à Ouagadougou avec qui le groupe était en contact. À sa demande, cette dernière s'est rendue à la morgue où elle a identifié le corps des six Québécois. Elle a rappelé au Canada avec le sombre verdict. En soirée, la mère peinait à encaisser le choc. Elle a deux autres enfants " qui ont perdu leur soeur, leur père et leur belle-mère ", dit-elle. " Nous sommes dévastés. "

Samedi, durant la journée, personne au gouvernement fédéral n'a contacté la famille pour lui annoncer la mort de ses proches. Ce n'est qu'en fin de journée, plus de 24 heures après l'attaque, qu'un agent de la Sûreté du Québec s'est présenté chez les Carrier. Il leur a dit ce qu'ils savaient depuis plusieurs heures déjà. " Disons que je trouve que ça laisse un peu à désirer comme façon de faire ", dit Camille Carrier.

Un dernier message

La veille de la tragédie, la mère a reçu un courriel de sa fille. " Elle me racontait comment elle était emballée par l'expérience qu'elle venait de vivre. C'était son premier voyage du genre. Elle était très impressionnée par ce qu'elle avait vu là-bas. " Lorsqu'elle l'a lu, Camille ne se doutait pas que c'était là son dernier contact avec sa fille.

Quelques semaines avant sa mort, Maude, 37 ans, mère de deux jeunes enfants et enseignante au secondaire, publiait sur sa page Facebook une photo d'elle, tout sourire, un enfant burkinabè dans les bras. Puis une vidéo de voyage avec le commentaire : " J'aime l'Afrique. "

Son demi-frère Charlélie racontait lui aussi son expérience sur l'internet, publiant photos, anecdotes et blagues.

C'est leur père Yves, retraité, qui les a initiés au travail humanitaire.

" Il était vraiment l'âme du projet. Il faisait un voyage comme ça par année ", raconte Camille Carrier.

Sa femme Gladys aimait aussi voyager. Dans ses temps libres, elle chantait dans une chorale.

Louis Chabot était enseignant au secondaire. Suzanne Bernier n'en était pas à sa première expérience de coopération internationale. Elle avait notamment effectué un séjour au Guatemala avec le Centre Amitié de solidarité internationale de la région des Appalaches (CASIRA).

" Je suis pas mal sous le choc ", a déclaré la coordonnatrice de ce centre, Véronique Labonté, à qui La Presse a appris la nouvelle. " Nous, on va dans des villages, tout le temps dans un contexte sécuritaire ", a-t-elle ajouté. " On n'avait jamais été touchés par des actes de terrorisme. "

Soeur Lise Desrochers de la congrégation des soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Saint-Damien-de-Buckland, dans Chaudière-Appalaches, connaissait bien le groupe. Durant leur séjour au Burkina Faso, les six membres ont oeuvré pour la congrégation, qui a une mission là-bas.

La religieuse était ébranlée samedi soir, au bout du fil. L'une des quatre soeurs québécoises installées à Ouagadougou lui avait appris la triste nouvelle. Elle n'avait que de bons mots à l'endroit des victimes.

" Ce sont des personnes qui travaillent beaucoup pour l'aide humanitaire et le développement, partout où ils vont, que ce soit en Afrique ou en Amérique du Sud. Ce sont des personnes d'aide humanitaire généreuses qui accomplissaient un travail dans la joie et la compassion pour les gens avec qui ils travaillaient.

" Qu'ils soient reçus grandement dans le repos éternel. Ils le méritent beaucoup. "

D'autres victimes canadiennes ?

Les autorités canadiennes n'excluent pas la possibilité que d'autres Canadiens aient été tués durant l'attentat de vendredi, selon des informations obtenues par La Presse. Des corps n'ont pas encore été identifiés et des employés de l'ambassade du Canada à Ouagadougou travaillent étroitement avec les autorités du Burkino Faso afin de déterminer s'il y aurait d'autres victimes canadiennes.

- Avec la collaboration de Joël-Denis Bellavance



Source : www.lapresse.ca


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