Sur les réseaux sociaux, Spike Lee s'est d'ailleurs montré particulièrement critique. Pas un seul acteur noir dans la short liste de l'Académie des arts et sciences du cinéma, de quoi scandaliser le réalisateur : "Comment est-il possible que pour la deuxième année consécutive, la totalité des 20 nominés dans la catégorie des acteurs soient des blancs? Et ne parlons pas des autres catégories. Quarante acteurs blancs en deux ans et aucun de couleur"?

Oscar d'honneur au mois de novembre dernier, une distinction qui venait récompenser l'ensemble de sa carrière, Spike Lee est sans doute très reconnaissant, même s'il reproche surtout à l'Académie de n'avoir retenu aucun acteur afro-américain dans sa cuvée, et surtout dans les principales catégories.

Ce ne sera pourtant pas le seul absent. L'actrice Jada Pinkett-Smith (Matrix en 2003) a elle aussi annoncé qu'elle ne se rendrait pas à cette 88ème cérémonie des Oscars, et à peu près pour les mêmes raisons que Spike Lee. Quand on sait que dans ce qu'en dit la critique, son époux, l'acteur Will Smith, aurait pu rêver de rentrer à la maison avec l'une de ses prestigieuses statuettes. L'acteur est en ce moment à l'affiche de "Concussion" ou "Seul contre tous" en version française-le film sort en salles au mois de mars prochain- et où il se met dans la peau du "docteur qui diagnostiqua le premier l'encéphalopathie traumatique chronique chez un joueur de football américain ". Idem pour Samuel L. Jackson dans Les "Huit Salopards" de Quentin Tarantino.

Sur un ton assez provocateur et pour le moins ironique, Spike Lee dira d'ailleurs qu'il était "plus facile pour un Noir d'être président des Etats-Unis", référence évidente à l'actuel locataire de la White House, Barack Obama, que de se retrouver "à la tête d'un studio de cinéma".