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Sur les traces de : le hip hop au cinéma

  Culture & Loisirs, #

La culture hip hop flirte avec le cinéma depuis une trentaine d'années maintenant. Si le mouvement est aujourd'hui beaucoup plus souvent caricaturé que réellement mis à l'honneur dans les œuvres de fiction, de nombreux films ont toutefois joué un rôle éducatif et d'autres ont totalement marqué la culture. Du classique Wild Style sorti en 1983 à Straight Outta Compton biopic musical le plus rentable du box-office : petite histoire du hip hop au cinéma.

 

Wild Style, Krush Groove, Beat Street : aux sources du hip hop

Avec l'émergence et le succès de la Blaxploitation dans les années 70, les Afro-américains ont enfin pu se voir et se montrer sur grand écran. Montrer leur habitudes, leur façon de parler et aussi donner un aperçu de la vie dans le ghetto. Un ghetto qui allait justement donner naissance au hip hop, courant multidisciplinaire né à New York dans les années 80. Le hip hop décliné sous ses cinq disciplines (le DJing, le graffiti, le breakdance, le rap et le beatboxing) attire l'attention de nombreux professionnels dans des domaines aussi variés que la photographie ou le cinéma. À l'époque des photographes comme Jamel Shabazz ou Martha Cooper descendent dans la rue pour capturer ce mouvement jeune et dynamique et en raconter la genèse. Cette envie de documenter ce courant en pleine ébullition se retrouve dans les fictions documentaires (1983), considéré comme le premier film hip hop, Beat Street (1984) ou encore Krush Groove (1985) ou réalité du ghetto et naissance d'un art se rencontrent. Ses films plutôt ludiques et aux intrigues assez simplistes offrent toute fois une belle plongée à la source du mouvement. En effet Krush Groove par exemple montre les débuts du label Def Jam avec Russell Simons et Run DMC au tout début de leurs carrières. Le hip hop étant alors un objet de curiosité, ces films vont permettre de décortiquer les codes de ce mouvement encore considéré comme une mode.

 

Sexe, violence et rap : les contes du ghetto


À la fin des années 1980, la période ludique va passer et un film va marquer la décennie suivante :Do The Right Thing de Spike Lee, sorti en 1989. Le réalisateur afro-américain y raconte la brutalité policière et les rivalités inter-communautaires d'un quartier de Brooklyn sur fond de rap. " Fight The Power " de Public Enemy est la bande-originale du film. Musique intrinsèquement liée à la vie dans les ghettos, le rap et la culture hip hop en général vont être un moyen d'attirer l'attention sur des problèmes sociaux bien ancrés dans la communauté afro-américaine. Le début des années 90 va également voir l'émergence de nombreux réalisateurs noirs très fortement inspirés par Do The Right Thing : John Singleton avec Boys N Da Hood (1991), Mario Van Peebles avec New Jack City (1991), Ernest R. Dickerson avec Juice (1992), Allen et Albert Hughes avec Menace To Society (1993) ; pour citer les plus connus. Les réalisateurs ayant bien senti l'influence du hip hop sur les jeunes Afro-Américains vont choisir dans les rôles principaux de leurs fictions des stars du rap. Ice Cube, Tupac, Ice T vont faire leurs premiers pas d'acteurs apportant aux films dans lesquels ils jouent une certaine " street credibility " et une authenticité remarquable. Si les hood movies comme on les appelle prennent de l'importance, en parallèle de nombreuses comédies vont aussi s'inscrire dans le patrimoine hip hop comme Friday, le premier film de F. Gary Gray, House Party (1990) avec le duo de rappeurs Kid'N Play. Don't Be a Menace to South Central While Drinking Your Juice in the Hood (1996) parodie des films de ghetto ou encore CB4 (1993) avec Chris Rock critique du milieu hip hop, viendront également contrebalancer les thématiques dures et sérieuses des classiques de l'époque.

 

Années 2000 : place à la danse


Bien parodiés à la fin des années 90 les " hood films " sont peu à peu zappés dans les années 2000. Les réalisateurs noirs initiateurs du genre ont peur d'être catalogués et développent des films mettant en scène des personnages noirs n'ayant pas forcément une réelle connection avec le mouvement hip hop. Les stars du rap acceptent quant à elle d'autres rôles qui vont plus loin que celui du caïd ou de l'adolescent en crise. Les labels les plus importants se lancent dans l'industrie du cinéma. C'est le cas de Roc-A-Fella Films filiale du label du même nom de Jay Z et Damon Dash qui produiraState Property en 2002 ou encore la comédie satirique Death Of A Dynasty en 2003. Au casting de ces deux deux films, on retrouvera les artistes phares du label pour des cameos ou dans des rôles de composition. Les rappeurs n'hésitent pas non plus à se mettre en scène dans des comédies un peu bancales comme The Wash avec Dr Dre et Snoop Dogg ou encore How High avec Method Man et Redman, des films pas vraiment fait pour le grand public mais plutôt pour les fans.
En 2001, le blockbuster estivalSave The Last Dance va remettre sur le devant de la scène une discipline hip hop qu'on avait pas vu à l'écran depuis 15 ans : la danse. Ce film va ouvrir la voie à de nombreuses super-productions hollywoodiennes : Honey (2003), U Got Served avec les B2K (2004), Step Up (2006), Stomp The Yard (2007) ainsi que toutes leurs franchises. Une histoire d'amour, des crews de danseurs qui s'affrontent sur fond de drame familial et/ou personnel : le schéma est presque toujours le même. Le film documentaire Rize de David LaChapelle sorti en 2006 est peut-être le seul de cette période qui propose une autre approche de la danse de rue.

 

Les biopics hip hop séduisent Hollywood


Biopic sur le groupe NWA,Straight Outta Compton produit par Ice Cube et Dr Dre est devenu après deux semaines à l'affiche le biopic musical le plus rentable du cinéma américain. Treize ans auparavant, 8 Mile (2002), biopic inspiré de la vie du rappeur Eminem à l'époque au sommet de sa carrière avait connu un succès similaire. Eminem jouait son propre rôle dans le film, tout comme 50 Cent était le héros de l'histoire de sa propre vie dans Get Rich or Die Tryin' sorti en 2005. Les biopics de ces deux artistes s'inscrivaient-ils réellement dans une envie de raconter une histoire du hip hop comme le fait Straight Outta Compton ? Pas vraiment. Purs produits marketings, les films biographiques de Fifty et Em ont plutôt servi à faire gonfler la notoriété et les caisses des deux millionnaires. En 2009, Notorious le film sur Notorious Big, légende du rap se cassait la gueule au box office, et les critiques ne furent pas tendres. Raconter les vies et les carrières des rappeurs est peut-être en train de devenir le nouveau format du film hip hop pour les années à venir. En effet plusieurs rappeurs ont annoncé qu'ils se lançaient dans la production de leurs propres films sur l'histoire de leur groupe : Big Boi de Outkast, Raekwon du Wu Tang entre autres. Toutefois, cette année, la sortie du film indépendant Dope de Rick Famuyiwa marque un retour au genre " hood film " propre aux années 90. Le film suit les tribulations d'un groupe d'ados d'un ghetto de Los Angeles qui se retrouvent embarqués dans une sombre histoire de drogue. Sur fond de hip hop 90's et de comédie, Dope met en scène, dans des rôles secondaires, des rappeurs du moment : A$ap Rocky, Tyga, Vince Staples et Casey Veggies.

 



Source : fr.trace.tv


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