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Thierry Henry : goodbye Légende ! vidéo, ses meilleurs buts ...

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Ce match, opposant son équipe des Red Bulls de New York à New England Revolution (2-2) le 29 novembre dernier, était donc son dernier. Malgré sa passe décisive, Thierry Henry voit son club se faire éliminer de la Major League Soccer, mais clôt surtout un impressionnant chapitre, celui d'une carrière qui est l'une des plus remplies du sport français.

Il a traversé les temps, assisté aux heures les plus belles mais aussi aux épisodes les plus sombres de l'histoire du football hexagonal et avalé les records et les trophées. Comment aurait-on pu imaginer en août 1994 que ce jeune joueur débutant de 17 ans évoluant à l'AS Monaco allait faire partie des plus grandes épopées nationales et internationales du ballon rond de ces dernières années ?

Il a été l'attaquant phare de la plus belle de toutes les équipes de France. Celle qui de 1998 à 2006 allait rendre fous de joie puis de désespoir les supporteurs des Bleus. Pour laisser une empreinte dans cette fastueuse épopée, il bat, le 17 octobre 2007, le record de Michel Platini du nombre de buts en sélection nationale (51 buts en 123 apparitions). En club, il s'est également hissé au rang de légende en devenant le footballeur français qui a le plus marqué à l'étranger (332 buts). Avant d'être en 2008-2009 un joueur titulaire du grand FC Barcelone de Josep Guardiola, de briller dans une victoire 6-2 contre le Real Madrid et d'être accompagné sur la pelouse par le carré magique et historique Xavi-Iniesta-Eto'o-Messi, il est désigné meilleur joueur de l'histoire d'Arsenal (grâce en partie à une saison sans défaite du club anglais en championnat en 2003-2004) et deuxième de l'histoire de la Premier League derrière Ryan Giggs.

Mais au-delà de ces succès, Henry a pesé sur l'évolution du football français, de manière involontaire. À ses débuts à Monaco (1994-1999), il apporte un vent de fraîcheur via son profil d'attaquant rapide qui enchaîne les sprints. Jusque-là, à cette époque, l'avant-centre type du championnat de France était surtout un joueur de surface, qui partait rarement de loin pour finir ses actions et qui préférait rôder aux abords de la surface adverse. Les "barons" de cette profession s'appelaient Nicolas Ouédec, Stéphane Guivarch, Lilian Laslandes et présentaient des caractéristiques très différentes du jeune Titi Henry.

Une polyvalence innée

L'installation progressive de ce dernier comme titulaire chez les Bleus à partir de 1998 au détriment d'un joueur comme Guivarch et sa participation active aux succès de l'équipe de France (3 buts au Mondial 1998 et 3 autres à l'Euro 2000) convainquent les décideurs de la formation française : avec sa polyvalence de buteur et d'attaquant latéral et ses prédispositions athlétiques, Henry réunit toutes les caractéristiques de l'avant-centre moderne des années 2000 et servira de référence pour créer les futurs joueurs offensifs du pays.

Sauf que pour Henry, cette polyvalence était innée et non pas inculquée. Son évolution, de milieu gauche à avant-centre, n'est en rien une innovation créée à Arsenal ou développée par Aimé Jacquet chez les Bleus. Le coach Arsène Wenger, qui a participé à la formation de Titi à Monaco, lui-même l'a affirmé plusieurs fois. Cette polyvalence, le joueur l'avait déjà sur la Côte d'Azur et l'entraîneur des Gunners l'a recruté à Londres dans le seul but de le faire jouer avant-centre.

Arsenal lui dresse une statue !

Conséquence, la Direction technique nationale (DTN) va négliger dans leur progression les attaquants du type de Trezeguet pour privilégier ceux qui ont un jeu proche de celui de son compère Titi. Résultat, une multitude de jeunes ont éclos en Ligue 1 durant cette dernière décennie en présentant le même profil technique que Henry, c'est-à-dire des attaquants aussi performants sur les côtés, grâce à leur qualité de vitesse et/ou de dribble, que dans l'axe grâce à leur habileté de finisseur. De Loïc Rémy à Jérémy Ménez en passant par Anthony Martial ou Florent Sinama-Pogolle, de nombreux footballeurs ont percé car ils présentaient, en plus de leur talent, cette polyvalence proche de celle de la légende d'Arsenal.

D'autant plus que Henry est une icône de réussite et continue d'être la référence ultime pour beaucoup de pensionnaires des centres de formation. L'eldorado anglais fantasmé par le jeune footballeur français, Titi l'incarne à merveille. Ses statistiques avec les Gunners étaient si dantesques que les médias les mettaient en lumière comme si Henry était un Michael Jordan du football avec des buts qui s'accumulent comme des points au basket (226 en 370 matchs avec Arsenal). Sa statue devant l'Emirates en fait une idole éternelle. Sa carrière linéaire, sans véritable accroc de longue durée, avec des apparitions dans trois des plus gros championnats (Italie, Angleterre et Espagne) et un bouquet final à New York, est un modèle du genre.

Guide culturel

Son palmarès, garni notamment d'une Coupe du monde (1998), d'un Euro (2000), d'une Coupe des Confédérations (2003), d'un Mondial des clubs (2009), d'une Ligue des champions (2009), de deux championnats d'Angleterre (2002 et 2004), d'un doublé coupe-championnat en Espagne (2009), de deux Coupes d'Angleterre (2002 et 2003), de quatre titres de meilleur buteur de la Premier League (2002, 2004, 2005 et 2006) et de deux Souliers d'or européens (2004 et 2005), est effarant.

C'était donc inévitable. Avec cette image proche de celle de l'univers NBA, avec cette réussite sportive, mais aussi sociale (il a grandi dans la banlieue des Ulis et est vraiment l'un des seuls Bleus de France 98 à être issu d'un milieu modeste), Henry a servi de modèle pour de nombreux jeunes des années 2000, tel un guide culturel nous invitant à visiter d'autres contrées du football. Il a, par exemple, contribué à ce que de nombreux adolescents français deviennent supporteurs d'Arsenal et a poussé involontairement l'émission phare Téléfoot à miser sur l'Angleterre pour sa ligne éditoriale avec les fameux Frenchies en têtes d'affiche.

Problème, à l'instar de Zinedine Zidane, aucun joueur doté des mêmes caractéristiques que Titi n'a pris le relais en équipe de France. Henry n'en est pas responsable, mais il pâtit davantage que Zizou, aux yeux des médias, de ne pas avoir pu transmettre son riche héritage sportif. Comme si le joueur avait assouvi son ambition en solo pour ensuite laisser derrière lui un désert.

Un manque, le Ballon d'or

Et pourtant, cette image est contraire à la vraie personnalité de Henry d'après ceux qui l'ont côtoyé. Pour Emmanuel Petit qui a joué avec lui à Monaco, à Arsenal et en équipe de France, "Henry n'est pas cet individualiste que décrivent certains médias. Il a l'esprit d'équipe et vit pour le football, un sport collectif. Il a toujours été une réelle valeur ajoutée dans un groupe." Le fait qu'il ait joué jusqu'à 37 ans va un peu dans ce sens et témoigne d'un professionnalisme dans la préparation physique et d'un plaisir d'être sur un terrain.

Autre bémol, il ne remportera jamais le Ballon d'or (il finit deuxième en 2003 derrière Nedved), ce qui l'empêchera d'avoir une aura égale à Zidane aux yeux des Français malgré son rendement devant le but, en club comme en sélection. Sa fin de carrière en équipe de France connaît d'ailleurs une fin peu heureuse. Cela commence par sa passe de la main pour le but de Gallas fin 2009 face aux Irlandais pour le barrage de qualification pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. Jeté aux orties par une grande partie de la presse sportive, Henry le vit mal. Surtout que quelques mois plus tard, l'Uruguayen Luis Suárez est adulé par tout son pays pour avoir, avec l'aide de la main, empêché le ballon d'entrer dans le but en quart de finale du Mondial face au Ghana.

Souvent imité, jamais égalé

Sa passivité, ensuite, lors de la mutinerie de ses coéquipiers Bleus à Knyshna en 2010 n'a pas arrangé les choses et conduit à une triste chute en sélection nationale, incompatible avec l'empreinte qu'il laisse derrière lui. Mais s'attarder sur sa riche carrière, c'est aussi mettre en lumière certains maux qui touchent le monde du ballon rond chez nous sur le plan de la formation, notamment l'obsession de jeunes joueurs français à l'égard de la Premier League.

À trop vouloir l'imiter, beaucoup d'entre eux se sont brûlé les ailes car ils ont été persuadés que les qualités athlétiques suffisaient pour réussir en Angleterre. Mais ils avaient surtout occulté que le succès de Henry est principalement dû à son travail. "L'un des plus gros bosseurs que j'ai croisé", assure Emmanuel Petit. Si l'on ajoute son sens du placement et son jeu sans ballon illustré par la qualité de ses appels de balle, le fossé se dévoile encore plus entre lui et ses successeurs français désignés. Arsenal, qui ne gagne plus de championnat depuis le départ de Henry en 2008, peut témoigner de la difficulté de le remplacer...


lepoint.fr


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lenny
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