Depuis 7 ans, Monica vit avec ses enfants dans un appartement qui croule : moisissure, infiltrations, chambre sans chauffage et plafonds qui s'effondrent

Dans son salon, pas de sapin de Noël : un gouffre béant au plafond, des étais posés en urgence, entourés d'une rubalise, sinistre guirlande, sur laquelle flotte une affiche officielle : " Interdiction d'évoluer dans une zone sinistrée par mesure de sécurité ".

Il y a longtemps que Monica ne croit plus au Père Noël. Longtemps que tout ce qui tombe du ciel chez elle, ce sont les ennuis, l'eau du voisin du dessus, la pluie ou les relents de la vie des autres.

Jeudi dernier, c'est un pan entier du plafond du salon qui est tombé. " L'eau coulait depuis deux jours, il y a d'abord eu une fissure, puis tout s'est retrouvé par terre. " Monica a appelé les pompiers, un ingénieur est venu constater les dégâts.

Il y a les démarches, le propriétaire " qui ne bouge pas ",canapé en vrac, des gravats au sol, les papiers partout et la peur aussi. Son appartement était invivable, il est aujourd'hui inhabitable. Son assurance lui a accordé " cinq jours d'hébergement dans un hôtel ".

Après, le 13 décembre, elle sera dehors. À la rue avec ses trois mômes. Le plus jeune a 7 ans et ça fait longtemps qu'il ne croit plus au Père Noël non plus.

Elle loue ce trois-pièces du début de la route de Turin depuis 7 ans. 650 euros par mois, plus des deux-tiers de son petit salaire de femme de chambre. Un sacrifice, chaque mois. 650 euros pour un taudis : une chambre-cagibi sans chauffage et aux murs moisis où dorment les enfants, l'humidité qui suinte de tous les murs, des toilettes sur le balcon, dont le plafond s'est effondré aussi au début de l'année.

Et partout, un froid glacial : " Les radiateurs fonctionnent mal, l'année dernière j'ai eu une facture de 1 000 euros, j'ai pas les moyens... De toute façon, là, je n'ai plus d'électricité... "

Murs moisis et froid glacial

Soutenue par l'association ALAID, Monica se bat pour que l'indécence de son logement soit reconnue. Le 30 avril, un inspecteur de salubrité de la Ville a mis en demeure le propriétaire et le syndic de l'immeuble de remédier à la situation. Mais " rien n'a changé ".

Monica a essayé de partir mais, avec ses 940 euros mensuels, elle " ne trouve rien à louer dans le parc privé " : " Les gens n'ont pas confiance, même quand je leur montre les quittances qui prouvent que j'ai toujours payé mon loyer. " En 2007, elle a fait une demande de logement social, en vain...

Monica " n'en peut plus de vivre comme ça, ne sait plus comment s'en sortir ". Tout ce qu'elle sait c'est que le 13 décembre, elle n'aura plus de toit.