Valerie Ka, bonsoir, avant toutes choses, comment vous vous sentez au moment de cet interview ?

- Je me sens très bien, mais j'appréhende cette interview, car je ne vous entends pas et ne vous voie pas non plus.
Ça fait tout drôle ! (rires)

Vous êtes pour nous le seul et unique Top Model ivoirien ; qui nous fait rêver par sa grande beauté et son professionnalisme inégalé, comment avez réussi à vous faire une place si prestigieuse dans le milieu de la mode internationale ?
C'est gentil ce que vous me dites, merci!
Je suis fière de représenter mon pays. Car, tout d'abord sachez qu'être beau, ne signifie pas que vous pouvez réussir en tant que mannequin.
Dans ce domaine, il ne faut pas seulement une belle apparence. On doit aussi avoir des traits atypiques, une personnalité, et énormément de chance.
Ensuite, La ponctualité est l'une des priorités pour réussir, car les clients n'attendent pas, sachez-le!
Puis, la façon dont on se conduit dans les milieux de la mode, de la publicité ou de la photographie est très importante, si on veut faire bonne impression. Mais aussi et surtout pour ne pas passer a côté d'opportunités
Il faut se créer une bonne réputation, et adopter de bonnes habitudes. Enfin, disons que c'est ainsi que je me suis fait ma place.

Vous avez travaillé avec les plus grands couturiers africains et internationaux, quels sont vos plus belles expériences de défilé ?

-mon défilé au fima c'était impressionnant en quelque jours
Il avaient monté un énorme podium ensablé posé entre les dunes du désert d'Agadese, juste avent le défilé surgie de nulle part des dizaines de touaregs maquillés magnifiquement entonnant des chansons et des cries, c'était un moment inoubliable!

-Le dernier défilé d'Yves saint Laurent était incroyable!
Je me suis retrouvé sur le podium entouré de Naomi, Casta, Claudia, bref des plus grands top models du monde
C'était juste magique!

Vous venez d'une famille de Mannequin, avec le recul comment votre mère qui était model vous perçoit ? Vous avez eu à parler de votre carrière dans le mannequinat ?

C'est vrai que ma mère, ma tante et surtout mon cousin Samir, top model également, m'ont ouvert la voie.
Ma mère m'a d'ailleurs toujours encouragée, et soutenue dans ce métier .
C'est une mère formidable et courageuse qui a su me laisser partir à Paris a 16 ans pour que je réalise mon rêve.
Il faut dire que j'avais la pression aussi. En effet, ma mère m'avait donnée 3 mois, pas plus, pour trouver et signer un contrat avec une agence de mannequin. Sans quoi je devais rentrer illico et reprendre des études d'informatique à Abidjan.
J'ai eu beaucoup de chance d'avoir réussi, et je crois que ma mère fut fière mais bluffée par mon courage, m'a t'elle dit.
Alphadi a su vous révéler au monde, vous étiez encore très jeune, comment avez-vous vécu la chose ?

-Alphadi C'est sans aucun doute l'un des stylistes africains les plus doués de sa génération.
Passionnée de mode depuis mon enfance, j'ai très vite compris la chance qu'il me donnait.
Alphadi, j'étais, pour ainsi dire, sa fille.
C'était incroyable, magique j'ai tant appris et passé de bons moments avec lui, et Cadidja sa femme
J'ai découvert beaucoup de pays, de cultures, de plats culinaires africains, en participent a sa caravane, au Fima et aux galas
J'étais l'égérie de ses campagnes publicitaires tant en Afrique qu'en Europe
il me protégeait, me conseillait, et me téléphonait souvent après ses défilé à l'étranger pour être sur que je sois bien arrivé à Abidjan
Il reste pour moi un homme formidable, un ange gardien.

Vous qui faites carrière en Europe plus précisément, est ce plus facile d'être mannequin de ce côté du monde ?

Sincèrement, je pense que c'est plus simple en Europe, compte-tenu du nombre d'opportunités et de campagne, il y a donc logiquement plus d'occasion de percer
A ce sujet, aussi bien en Afrique qu'en Europe d'ailleurs, beaucoup de filles veulent être mannequin parce que c'est glamour, payant et que vous serez peut-être reconnus dans le monde.

Mais il faut bien avoir en tête,qu'il y a beaucoup de concurrence dans ce milieu, et les castings pour rentrer en agence se font par dizaines, voir centaines de filles venues de différent coin de la planète , les unes, plus belles que les autres
avec des risques de rejets, et de sentiment d'échec énormes, voire même démoralisant. Mais au final, quand on a réussi à être mannequins c'est un métier qu'on adore.
J'ai eu beaucoup de chance, oui c'est vrai !

L'Afrique est encore un peu à la traine en ce qui concerne le stylisme, on arrive difficilement à marquer les esprits comme c'est le cas des grandes maisons, quelle est votre vision sur la chose, est-ce une question de mentalité artistique ?

-L'Afrique a des créateurs de mode formidables, qui nous font découvrir à chaque saison, des créations incroyables.
Ces créateur comme Mikael Kra et d'autre créateurs de bijoux, qui ont tous travaillé en Europe, constituent la première génération de designers qui collaborent avec des maisons de haute-couture affirmant leurs origines africaines tout en étant ouverts sur le monde

Imane ayissi aussi, Gilles Toure , alphadi et bien d'autres.

Ils dessinent tous des vêtements et des accessoires qui reflètent des styles vestimentaires à la fois locaux et internationaux.
La plupart sont formés aux techniques de design occidentale
Ils apportent une vraie fraîcheur et adoptent les méthodes de marketing utilisant les défilés, les boutiques en ville et les pages photos des magazines de mode.

Ils nous font voyager, en apportant de la couleur, de la gaieté aux vêtements que nous portons
Katoucha, nous a quitté y a quelques années, quelle image gardez-vous d'elle ?

-Ma katouche!
J'ai rencontré Katoucha a mon premier défilé au bénin avec Alphadi. J'avais 16 ans, elle était sublime et souriait tout le temps. J'étais une fan absolu
Pendant les répétitions, j'étais impressionné et effrayé à l'idée de marcher sur un podium avec des talons, incapable de faire un pas sans trébucher et c'est la que j'ai découvert cette grande dame d'une générosité, et d'une douceur incroyable!
Elle m'a prise de côté, et m'a demandée mon âge, puis elle m'a prise dans ses bras, et fait plein de bisous,
de câlins, puis a hurlé aux autres mannequins au regard un peu moqueur << c'est un bébé et c'est mon bébé ! >>
Pendant 2 jours elle m'a appris à défiler; et poser sur les talons. J'étais devenue sa petite protégée, c'était incroyable!
C'est ainsi que je suis resté son bébé à chaque fois que je la voyais.
C'est cette image d'amour que je garde de ma Katouche

Vous êtes toujours sur les feux des projecteurs, quels sont les projets sur lesquels vous travaillez en ce moment ? A quoi devons-nous nous attendre ?

J'ai des projet dans le domaine de la mode bien entendu (rires), mais je ne vous en dirai pas plus, si ce n'est que l'Afrique y jouera aussi un rôle important. Je n'aime pas évoquer mes projets tant qu'ils ne sont pas réalisés. donc chut, pour l'instant....

Pour terminer, pensez-vous retourner prochainement en Côte d'ivoire pour des projets et d'autres ?

Mais j'y retourne souvent, pour voir ma famille, mais aussi pour mon projet bien évidemment. Mais vous ne réussirez pas à en savoir plus, et même en posant la question différemment... (rires)
promis vous seriez les premiers a etre informé

Valerie Ka Merci.