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[VENDEUSES D'ARACHIDE EN AFRIQUE: CES RÉSISTANTES DES TEMPS MODERNES] - Kémi Séba

  Politique, #

Elles ont entre 15 (parfois moins) et 70 ans. Elles se trouvent un peu partout sur le continent. Vous les trouverez des 6 heures du matin au bord de la route pour vous vendre leur production. Leur seule mission est d'apporter, contre vents et marée de l'argent pour nourrir leur maison. Elles aiment les leurs plus que de raison. Le soir,elles élèvent leurs enfants ou soutiennent leurs parents. Le jour, elles risquent leurs vies (en étant potentiellement au contact de détraqués dans les rues) sans attendre quoi que ce soit de dirigeants africains ayant laissé le peuple à l'abandon.

 

Ce sont des résistantes des temps modernes, et très peu de gens sur cette terre ont autant de courage que ces dernières....


L'arachide cuite ou non est très consommée à Bamako. Approvisionné à partir de Sikasso, Bougouni, Kita et même de la Côte d'Ivoire, le marché Diafarana, la foire de l'arachide, connaît chaque jour une grande affluence du matin au soir. Dans notre pays, l'arachide constitue une source importante de revenus pour les agriculteurs, les commerçants grossistes, les vendeuses ambulantes, les petites unités de transformation en pâte, huile et aliment bétail. L'arachide offre des possibilités de diversification culturale aux agriculteurs maliens. La région de Kayes constitue la principale zone de production de l'arachide. Elle récolte plus de 56 000 tonnes par an. Elle fait le bonheur des grossistes et des vendeurs détaillants de ce marché. Ils s'en frottent les mains toute l'année.

L'écoulement des stocks d'arachide sur le marché est très rapide. Beaucoup de femmes et des écolières en vacances sont attirées par ce commerce. La vente d'arachide aide une pléthore de gens dans la ville de Bamako à faire face à de multiples besoins. Les arachides peuvent être conservées séchées. Elle est consommée crue, grillée ou sous forme de pâte dans la préparation des sauces.

À côté des vendeuses ambulantes d'arachide, évoluent des professionnelles qui grillent l'arachide. Cette activité constitue une aubaine qui émancipe de nombreuses femmes en leur rapportant de quoi se prendre en charge. Ces femmes renforcent ainsi leur indépendance économique.

La quarantaine révolue Mme Traoré Mah est grilleuse. Elle exerce ce métier depuis 10 ans. " Grâce à cette activité, j'arrive à faire face à mes dépenses quotidiennes. Mon mari est à la retraite depuis quelques années. Je l'aide à faire face aux charges de nos enfants qui vont tous à l'école" révèle t-elle. Les recettes de cette activité varient selon les moments. La période actuelle est très favorable. La grilleuse transforme quotidiennement une grande quantité d'arachide fraîche. Les clients ne manquent pas. " Je peux gagner en une semaine plus de 10 000 Fcfa. A la fin de cette saison de l'arachide fraîche, elle se contentera de griller les stocks d'arachide séchée ( coques ou graines) destinés à être transformés en pâte d'arachide" dit-elle. Les recettes baissent mais Mme Traoré arrive à s'en sortir. En effet griller 10 kg d'arachide sèche lui rapporte 1500 Fcfa.

Nous nous rapprochons de la voisine de Mah. Elle s'appelle Awa. Elle est assise devant son four tournant dans une épaisse fumée au milieu des sacs d'arachides. Elle avoue que le créneau est porteur surtout en cette période. Mère de famille comme notre première interlocutrice, Awa affirme qu'elle arrive à supporter les dépenses de sa maison. Elle est veuve. Elle n'a personne pour l'aider à entretenir ses enfants. Elle se consacre totalement à ce travail. Dieu merci elle arrive à s'en sortir. Grâce à cette activité Awa gagne de quoi acheter les fournitures scolaires de ses deux enfants . Awa est satisfaite de son sort parc qu'elle arrive à s'occuper. Chaque jour, elle peut griller plus de 4 sacs d'arachides. Elle a la chance de béneficier des commandes ininterrompues d' une cliente qui vend de la pâte d'arachide " Je ne chôme pas" conclue t-elle heureuse. Le sage a raison. Il n'existe pas de sot métier.

Mariam A.Traoré

SOURCE: maliweb.net


Petit commerce : La ronde des vendeuses ambulantes d'arachides

Elles vont à la recherche des clients, non pas sans risques.

La bourse de l'arachide ne désemplit pas à Bamako pour le bonheur des citadins. Les grossistes cèdent le sac de cent kilos entre 8000 Fcfa et 10 000 Fcfa selon les saisons. Chaque forain selon les sources sûres écoule sur le marché du District de Bamako 10 à 20 sacs d'arachides par jour. Ces données sont confirmées par Mohamed Keita, vendeur grossiste d'arachide au marché de Ouolofobougou.

La filière est quotidiennement approvisionnée. Rien ne menace pour le moment la ronde des vendeuses d'arachides fraîches ou grillées. Elles sont présentent partout. Ces abeilles déposent leur 'pollen croustillant" sur des fleurs particulières : les trimeurs, hommes et femmes qui grouillent dans les grandes avenues et les places publiques de Bamako. Elles volent d'une fleur à l'autre le plateau d'arachides en équilibre sur la tête, le rouleau de papier de ciment ou de vieux journaux dans la main. Elles déposent dans le creux des mains la dose d'arachides suffisante pour apaiser les appétits peu avant midi ou entre 17 heures et 19 heures. Elles savent efficacement occuper les coins stratégiques des places et des rues. Elles sont alors assises pour se reposer des longues marches à des points qui n'échappent au regard d'aucun passant. Les ronds-points, les carrefours, les abords des voies publiques et des services publics ou privés sans vendeuses d'arachides ? Ils perdraient beaucoup de leur charme aux yeux des bamakois.

UNE ACTIVITé RéCENTE. Ces braves sont toujours à portée de voix, dans tous les marchés, les gares routières, les stations de taxis ou de Sotramas du District de Bamako. Elles n'hésitent pas à se faufiler entre les véhicules arrêtés aux feux tricolores. Ces marchandes ambulantes sont présentes dans la rue très tôt le matin. Elles rentrent à la maison souvent très tard dans la nuit.

La commercialisation de porte en porte de l'arachide est récente dans notre société. C'est vers le début de l'année 1945 à 1950 que cette nouvelle activité, la culture de l'arachide, a vu le jour. A partir de ce moment les vendeuses d'arachides ont fait leur apparition dans notre société. Elles se sont accrochées à cette activité, un moyen de sortir de la pauvreté. Généralement les vendeuses de Bamako viennent des quartiers périphériques ou de lointains villages ou la pauvreté s'est installée du fait de la très longue crise financière qui frappe le monde rural ", souligne le sociologue Facoh Diarra.

Les vendeuses d'arachides se situent dans la tranche d'âge de 12 à 35 ans. Certaines disposent d'un étal à un endroit fixe, mais la plupart de ces jeunes vendeuses d'arachides préfèrent "bouger". Elles vont à la recherche des clients, souvent au risque de leur vie. Elles n'hésitent pas à se faufiler entre les véhicules, à l'arrêt au niveau de feux tricolores. Parmi les trimeuses en quête du pain quotidien figure la dynamique Fanta Coulibaly, originaire de Dioïla. Cette jeune bambara de 17 ans est arrivée début 2009 dans la capitale. Elle se lança aussitôt dans la vente des arachides. Comme beaucoup d'autres, elle ne dispose pas d'étal. Elle n'a pas un endroit fixe pour exercer son commerce. Fanta se réveille tous les jours à 06 heures du matin. Elle passe toute la journée à la recherche de clients.

FORTUNE VARIABLE. Elle arpente les carrefours des voies publiques, les lieux de causerie, les gares routières, les services publics. Bref, partout où il y a foule, Fanta est prête à dénicher les personnes friandes d'arachide pour écouler sa marchandise. " Je rencontre des clients partout. Mais je guette les regroupements de personnes. Ce sont les cérémonies de mariage, de baptême voire de simple "grin" des jeunes", affirme-t-elle. Notre interlocutrice a choisi cette activité parce que ses ressources sont insuffisantes pour occuper d'autres créneaux. "Dans la vie, il faut savoir démarrer doucement, surtout dans le domaine commercial. Il n'y a pas d'étape à brûler. Alors je commence par le petit commerce" dit-elle avec assurance.

La jeune bambara vend d'autres fruits de saison après la période des arachides. "Ces marchandises sont secondaires pour moi. La vente des arachides est ma principale activité" insiste Fanta Coulibaly.

"Nos clients achètent plus d'arachides grillées que les autres types d'arachides ", atteste-t-elle
Des difficultés Fanta en rencontre dans son métier comme tout le monde dans son secteur. Les fournisseurs du marché de "Ouolofobougou" le royaume des grossistes ne font ni concession, ni rabais sur le prix de la marchandise au profit des revendeurs. Le prix standard du sac de 100 kg d'arachides coques est de 8000Fcfa. Quand l'offre baisse naturellement ce prix augmente. Alors la mesure rétrécit selon la variété d'arachide
achetée.

à L'ABRI DES BESOINS. Le commerce d'arachides est délicat. La bonne fortune est une question de période. Les marchandises s'écoulent plus facilement juste après la période des pluies. Mais il est difficile d'écouler tout le stock en temps voulu.

Le gain de Fanta est variable selon les jours. "Les jours heureux sont plus nombreux que les jours de mauvaise vente. J'encaisse une recette se situant entre 1000 F et 1500 Fcfa. La recette chute au cours des jours de déveine autour de 500 ou 750 Fcfa" dit-elle. La brave Fanta avoue que son activité lui permet couvrir ses besoins. Cependant elle envisage de changer de créneau dès qu'elle aura assez économiser pour entreprendre une activité plus rentable que la vente ambulante des arachides.

A l'exemple de la jeune bambara, Oumou Doumbia aussi vend des arachides. Elle a débarqué à Bamako il y a juste un an. Elle a touché à tout pendant un moment . Mais elle a fini par se retrouver vendeuse d'arachides sur le conseil d'une amie qui occupait ce créneau", dit-elle. Oumou passe toute la journée à tourner autour de possibles clients. Son "commerce" fluctue selon les prix sur le marché. Malgré tout, Oumou Doumbia parvient à réunir un gain journalier qui varie entre 2000 F et 2500 Fcfa. "Dans le domaine commercial, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas", avoue-t-elle, ajoutant que cette activité la fait vivre et la met à l'abri des besoins.

Féru de petit commerce, Oumou envoie chaque mois des marchandises au village où elle possède une boutique. "A mon retour au village pendant la saison froide je m'adonne aux travaux champêtres. Je me débats sur tous les fronts comme un beau diable pour devenir un jour une grande commerçante dans mon village" assure l'ambitieuse Oumou.

L'arachide se vend bien.Si Fanta et Oumou, nos deux premières interlocutrices ont la chance de se déplacer à pied pour proposer leur plateau aux clients, l'handicapée physique, Awa Dicko est clouée dans son fauteuil de cordon plastique. Cette vendeuse toujours souriante est paralysée des membres inférieurs. Elle dispose depuis plus de 5 ans d'un petit étal rempli d'arachides et d'autres bricoles. "Je préfère cette activité. L'arachide est un produit qui se vend bien" contate-t-elle. La jeune Dicko est confrontée aux mêmes difficultés que les autres, mais à la différence qu'elle ne peut aller vers les clients. Elle a surmonté la frustration psychologique de son handicap: " dans la vie chacun a sa chance. Que tu saches marcher où pas tu dois gagner ta vie au prix de tes efforts", dit-elle fataliste.

La jeune handicapée est optimiste. A. Dicko espère avoir dans l'avenir une "grande boutique". En effet elle rêve devenir une grande commerçante et vendre autre chose que des arachides.

Demba COULIBALY

Source : kemiseba.com


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