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Maître Gims : " Je ne suis toujours pas français, en fait, je suis un artiste africain "

  Musique, #

Il est très attendu. Alors Maître Gims veut frapper fort. Le rappeur de Sexion d'Assaut, devenu l'un des artistes populaires de France avec son premier disque solo vendu à plus de 1 million d'exemplaires et ses tubes " J'me tire " et " Bella ", sort aujourd'hui " Mon cœur avait raison ", double album de 26 titres.

 

 

 

Un premier CD de 15 tubes en puissance, un deuxième de 11 morceaux de hip-hop sombre et radical. Rencontre avec un artiste de 29 ans qui, derrière ses lunettes noires, cache un esprit bouillonnant.


Comment vous sentez-vous à quelques heures de la sortie de cet album ?

MAÎTRE GIMS. Bien. Un peu stressé naturellement, mais content de revenir aussi, même si je n'étais pas complètement parti. Mon premier album est sorti il y a plus de deux ans mais continue à se vendre aujourd'hui.

Qu'est-ce qui change après un succès aussi énorme ?
L'argent, déjà. Tu en gagnes de plus en plus, même si tu paies beaucoup d'impôts. Je viens d'une famille africaine (NDLR : de son vrai nom Gandhi Djuna, Maître Gims est né à Kinshasa, en République démocratique du Congo.) On est une quinzaine de frères et soeurs. Il y a un sens naturel du partage. C'est comme un devoir de m'occuper de mes parents, de les mettre à l'abri. Ma vie a été totalement bouleversée. Maintenant, je vis entre Marrakech et Paris, je voyage beaucoup. On perd un peu le sens des réalités. C'est important d'avoir des gens normaux autour de soi.

Il y a une forme de revanche ?
Oui, positive. C'est l'itinéraire d'un immigré, d'un jeune blédard parti de rien et qui réussit. C'est aussi une fierté, notamment pour mes parents. Mon père était musicien, ma mère femme de ménage. Ils kiffent ça encore plus que moi, je le vois dans leurs yeux.

Avez-vous obtenu la nationalité française aujourd'hui ?
Non. Toujours pas. Ça prend tellement de temps. Je n'ai pas renoncé, mais il y a tellement de démarches, de rendez-vous... Et je pense que c'est même plus long pour quelqu'un comme moi, connu, qu'on surveille d'autant plus. Du coup, parfois, je me dis : en fait, je suis un artiste africain.

Le sort des migrants vous touche ?
Bien sûr. J'y suis sensible. Ces gens fuient l'enfer, comme on l'a fait avec ma famille quand j'étais tout petit. Je viens d'un pays très dangereux où, toutes les deux minutes, on viole une femme, on abuse d'un enfant, on tue un homme. A l'époque où l'on est partis, c'était encore la dictature de Mobutu. J'ai envie de m' investir dans l'humanitaire là-bas, où les gens comptent sur des personnalités comme moi.

Dans " Contradiction ", vous dites : " Désolé, je ne suis qu'un homme et souvent on l'oublie. " On vous en demande trop ?
C'est surtout qu'une personnalité comme moi n'a pas le droit à l'erreur. Et comme dit la chanson, ma vie, ma carrière est une contradiction. Avec mon groupe Sexion d'Assaut, au début, on était intransigeants : on ne voulait pas être diffusés à la radio, on voulait faire des clips avec trois fois rien. Et une fois dans le système, on rêvait de passer sur les FM et on a fait des vidéos avec des grosses voitures et des bateaux. Aujourd'hui, certains ne m'écoutent même plus parce qu'ils m'ont connu en rappeur assez radical.

C'est pour ça que vous proposez un double album avec un premier disque très accessible et un second très rap et sombre ?
Oui, parce qu'il y a plusieurs façons de dire les choses, parce que j'avais aussi envie de rapper de nouveau. Certains gamins de 8 ans que je vois dans mes concerts ne savent pas que je suis un rappeur. Certains m'ont découvert avec " Bella " ou " Laissez passer ", qui vient de sortir. J'avais envie de revenir dans le rap pour me mesurer aux jeunes artistes qui sont arrivés ces dernières années.

Comme Black M, votre collègue de Sexion d'Assaut ?
Avec lui, c'est une compétition positive. Il a vendu beaucoup de disques, moi aussi. Je reviens. Lui est en train de finir sa tournée. Mais on n'est pas fâchés. Et Sexion d'Assaut existe toujours, même si on ne va pas faire de disque tout de suite.

On vous retrouve en duo avec Lefa, ex-membre du groupe qui avait tenu des propos homophobes dans une interview. Avez-vous hésité à l'inviter ?
Non, parce que c'est de l'histoire ancienne. On s'est expliqué à l'époque, on a rencontré des associations d'homosexuels. On a fait face à la polémique. Maintenant, c'est loin.

Et l'autre duo qui va faire parler, c'est celui, inattendu, avec Sia(l'interprète de " Chandelier "). Comment l'avez-vous convaincue ?

On a envoyé la chanson à son manageur par mail. Elle l'a reçue dans la nuit avec le décalage horaire. Et, le lendemain, elle avait déjà enregistré sa voix et nous l'avait renvoyée. Elle a adoré la mélodie, voulait la garder pour son prochain disque. C'est un truc de fou.

Un double album redoutable

D'un côté, un premier album à pleins tubes : 15 titres qui entrent instantanément dans la tête comme le dansant " Brisé ", le mélancolique " Mon cœur avait raison " et son impressionnant crescendo de cordes, ou l'inattendu " Cadeaux " où Maître Gims se met dans la peau d'une femme. De l'autre, un deuxième qui plonge dans les méandres d'un rap torturé sur 11 titres à ne pas mettre dans toutes les oreilles. Ainsi, Maître Gims ratisse large, soigne son public familial qui en a fait une star, tout en se reconnectant avec ses premiers fidèles hip-hop. Un double album redoutable mis en place dans les magasins à près de 160 000 exemplaires, prêt à tout balayer sur son passage.

" Mon cœur avait raison ", Jive, 15,99 €. En concert le 14 décembre à Paris-Bercy. En tournée à partir du 12 novembre.


Source : www.leparisien.fr


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