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Whitney Plantation, un lieu unique à la mémoire des esclaves américains

  Société, #

Il aura fallu attendre 150 ans après la fin de la guerre de Sécession pour que les Américains puissent avoir un lieu entièrement dédié à la mémoire de l'esclavage. Le musée a été financé par un riche avocat blanc de la Nouvelle-Orléans, John Cumming, et découle d'un long travail menée par un historien sénégalais Ibrahima Seck. Ancien enseignant de l'Université de Dakar, installé aux Etats-Unis depuis 2001, c'est lui qui a notamment retrouvé les noms des 354 esclaves qui ont travaillé sur la plantation Whitney.

On retrouve ces noms sur le mur d'honneur de la plantation :

C'est un musée qui est en train de faire bouger les choses. Le long du fleuve Mississipi, il y avait des centaines de
Plantations. Certaines d'entre elles ont été transformées en musée mais il n'y en avait que pour les maîtres...
Ibrahima Seck.

Sur la propriété, ( www.whitneyplantation.com), on peut visiter des cabanes d'esclaves bordées de bouilloires en fer, rappelant le travail de la canne à sucre. Il y aussi un atelier de forgeron, une prison d'esclaves, une église et la demeure des propriétaires. Il y a aussi, à l'extérieur, outre le mur d'honneur, un grand monument à la mémoire des esclaves : des stèles de granit avec les prénoms de 107 000 esclaves qui ont vécu en Louisiane avant 1820 et des citations recueillies auprès d'anciens esclaves dans les années 30.

Les enfants de Whitney


A la fin de la visite, la maison des maîtres. L'habitation qui date du début du XIX e siècle, remeublée avec des objets d'époque. Sa visite est nécessaire pour illustrer l'écart entre les deux mondes, les deux modes de vie, celui très confortable des maîtres et celui si démuni des esclaves.

Rencontre avec une descendante d'esclaves


A l'occasion de notre visite, nous avons rencontré Sybil Haydel Morial. Cette dame de 82 est l'épouse du premier maire noir de la Nouvelle-Orléans, Ernest Morial. Les noms de ces ancêtres sont gravés sur le mur de l'honneur. Son arrière-grand-père Victor est né sur la plantation Whitney. Il est le fils d'une esclave Anna et d'Antoine Haydel, le frère du propriétaire blanc qui dirigeait la plantation à l'époque. Fruit de cette union interraciale, Sybil Haydel n'a connu son héritage qu'en 2009.

"Je ne savais pas que Victor était né esclave", raconte Sybil Haydel. "C'était tabou ! Dans ma famille, personne ne prononçait le mot esclave. Je l'ai appris par un cousin lors d'une réunion de famille ! Aujourd'hui tout le monde le sait et nous sommes fiers de cet héritage !", ajoute-t-elle.

Pour Sybil Haydel, la plantation Whitney était nécessaire pour rétablir la vérité de l'histoire des Etats-Unis. "Les américains doivent savoir qu'ils doivent leur richesse aujourd'hui à l'esclavage. Ils ont asservi des hommes qu'ils ont kidnappé. C'était immoral", raconte-t-elle.

Regardez l'interview de Sybil Haydel au micro de France Ô / La1ère :


Ibrahima Seck estime lui aussi que les Etats-Unis doivent faire face à leur histoire."Il s'agit juste de rétablir la vérité", dit-il. "Il faut réparer et faire comprendre aux Américains que ce qu'ils ont aujourd'hui, ils le doivent aux Africains" ! Et de conclure : "l'histoire de ce pays est enracinée dans l'esclavage. Si vous ne voulez pas comprendre la source du problème, comment pouvez-vous le résoudre ?"

Regardez l'interview de Sybil Haydel au micro de France Ô / La1ère :

 



Source : outre-mer 1ère


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angele
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