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France télévisions renie ses journalistes africains de l'AITV : ce scandale doit cesser

  Culture & Loisirs, #

France télévisions se targue de couvrir le 10 mai l'anniversaire de l'adoption en 2001 de la loi Taubira reconnaissant la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité. Dans le même temps, les dirigeants de la télévision publique cherchent, toute honte bue, à s'exonérer de leurs responsabilités vis-à-vis de la trentaine de journalistes africains que France télévisions emploie sur le continent noir et dont elle veut se "débarrasser" à moindre coût.

De beaux discours quand il s'agit de disserter sur le passé, du cynisme à l'état brut quand on règle le sort du "petit personnel".

Les correspondants oubliés

De qui s'agit-il ? Des correspondants de l'AITV, l'agence de France télévisions spécialisée dans la couverture de l'actualité africaine que Rémy Pflimlin et son équipe ont décidée en septembre dernier de fermer.

Ce projet de liquidation, inclus dans le plan unilatéral de "départs volontaires" transmis le 30 avril par France télévisions à l'administration du travail pour homologation, ignore superbement ces journalistes africains pourtant directement concernés par une éventuelle disparition de leur rédaction.

Argument invoqué pour cette mise à l'écart ? Ces journalistes ne relèveraient pas du droit français comme leurs consoeurs et confrères de la rédaction de Malakoff en région parisienne, mais du droit local de leurs pays d'origine. Ils ne seraient pas des salariés mais une variante exotique des auto-entrepreneurs à la française.

Les "invisibles" de l'entreprise

Qu'importent les bulletins de paie, les numéros de matricule et les nombreux documents qui attestent de la persistance d'un lien salarial ancien entre ces journalistes et France TV. Déterminée à nier cette relation entamée en 1986, France TV ressuscite une version moderne de l'indigénat. Plus précaire que les précaires, avec Rémy Pflimlin et ses conseillers, le pigiste africain devient un "invisible" du droit du travail.

Ce déni social est symptomatique du mépris envers l'Afrique et les Africains dont France télévisions et les tutelles ministérielles concernées par ce dossier font preuve depuis plus de neuf mois.

Après avoir décidé, sans consulter les intéressées, que les télévisions nationales africaines n'avaient plus besoin des services de l'AITV, après avoir décrété que le journal de l'Afrique diffusé sur France Ô n'avait pas sa place sur une chaîne du service public, après avoir déclaré que la redevance française ne devait pas bénéficier à des téléspectateurs africains, nos élites éclairées assument crânement une politique discriminatoire de suppression d'emplois.

On peut espérer que la direction régionale du travail d'Île de France, ou à défaut le tribunal administratif, interviendra pour faire cesser ce scandale.

Il sera alors temps de rechercher sérieusement un compromis sur le dossier AITV en associant toutes les parties concernées :

- Les télévisions nationales africaines qui ne souhaitent pas être privées d'un service qui leur est nécessaire ;

- Les correspondants africains de l'AITV salariés de France télévisions qui participent de la liberté de la presse sur ce continent ;

- La rédaction de Malakoff de l'AITV ;

- France télévisions et les sociétés publiques impliquées dans l'audiovisuel extérieur de la France (France 24, TV5, CFI, AFP, Euronews).

Même en ces temps d'austérité, tous les coups ne sont pas permis.


leplus.nouvelobs.com


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