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Musique - Festival Africolor : et vive le Burkina et ses maquis !

  Culture & Loisirs, #

Il fallait vraiment oser pour transporter les "maquis" de Ouagadougou dans toutes les villes de Seine-Saint-Denis en région parisienne. De la rumba au hip-hop, en passant par le jazz, c'est la même chaleur créatrice qui s'invite sur toutes les scènes où se déroule le festival Africolor depuis le 17 novembre dernier. Sa 27e édition, qui a commencé mardi, se poursuivra jusqu'au 24 décembre en Seine-Saint-Denis, avec quelques incursions parisiennes.

Et voici les musiques burkinabè !

Les musiques burkinabè ont d'abord acquis leur notoriété dans ce qu'on nomme plus communément les "maquis". C'est dans la capitale, Ouagadougou, qu'on retrouve ces cabarets plus ou moins improvisés répandus en Afrique de l'Ouest. Loin des ambiances de la Seine-Saint-Denis, donc, mais c'est pourtant à travers elles que le festival Africolor veut témoigner de la vitalité et de la diversité des sons d'Afrique. Au Burkina Faso, cette créativité s'étend de la rumba en passant par le hip-hop. "Quand j'ai pensé à la programmation, un pays dont la vitalité artistique et politique me semblait exemplaire pour l'ensemble du continent et au-delà, c'était le Burkina", a déclaré à l'AFP le directeur de ce festival, grand fan des musiques d'Afrique francophone. Si le rayonnement international des musiques du Mali, du Sénégal, de Côte d'Ivoire est incontestablement supérieur, le Burkina possède néanmoins une scène musicale spécifique et vivace, à défaut d'avoir une identité forte.

Hommage et honneur à Victor Démé

Né à Bobo-Dioulasso en 1962, d'abord tailleur, ensuite chanteur, Victor Démé s'est produit pendant 30 ans dans les maquis du Burkina et de Côte d'Ivoire. © DR

Victor Démé devait être la figure centrale de cette page spéciale qu'Africolor consacre aux divers courants musicaux de l'ancienne Haute-Volta. Le paludisme n'aura pas laissé le temps à ce musicien, décédé le 21 septembre, d'être là. La mémoire de cet ancien tailleur, guitariste orfèvre, sorte de Dylan burkinabè qui taille un folk aux couleurs mandingues marquées, dont le troisième disque Yafaké paraît à titre posthume, sera honorée le 28 novembre au Théâtre du Garde-Chasse aux Lilas par tous ses compatriotes musiciens à l'affiche d'Africolor : Ba Commandant, Simon Winsé, Moustapha Maïga... Ba Commandant est le dépositaire d'une fusion fiévreuse d'afro-beat, de groove du Wassoulou (sud-est du Mali) et de rock. Simon Winsé joue d'instruments propres à son peuple, les Samos, comme l'arc à bouche. Ce garant d'une tradition se frottant volontiers à des orchestrations modernes sera au coeur d'un concert baptisé "Sankara arrive", en hommage au père de la "révolution" et figure emblématique du pays. Le spectacle Cabaret Bobo, du nom de la ville Bobo Dioulasso, reflétera, lui, l'extraordinaire vitalité de la scène instrumentale de cette localité de l'ouest du pays, avec tout ce qui se crée autour du balafon.

 

Le Burkina, enclavé mais ouvert

Pays enclavé, le Burkina possède de nombreuses ouvertures : sur le géant ivoirien au sud-ouest, l'immense Mali au nord-ouest, le Ghana, pays de la musique highlife, le Bénin, patrie d'Angélique Kidjo, au sud, et le Sahel au nord. "C'est un pays avec diverses langues, diverses populations, les Mossis au Nord, les Mandingues au Sud, les Samos, et donc des traditions musicales extrêmement diverses", explique Sébastien Lagrave. "Un pays avec une soixantaine d'ethnies et une musique traditionnelle encore très active", renchérit Camille Louvel, producteur - de Victor Démé notamment -, et responsable du studio d'enregistrement Ouaga Jungle, joint au téléphone depuis Paris par l'AFP. "En ce moment, les différentes générations se côtoient", poursuit ce Français installé depuis une quinzaine d'années à "Ouaga". "C'est appréciable de passer d'un sound system hip hop le vendredi soir à une matinée dansante le dimanche", ajoute-t-il. Dans la capitale, et à "Bobo", ville au charme suranné et carrefour important entre la Côte d'Ivoire et le Mali, les générations cohabitent harmonieusement dans des lieux musicaux qui se comptent par dizaines. L'élégant saxophoniste-chanteur Mustapha Maïgai, 73 ans, incarne l'ancienne génération, celle de l'âge d'or des musiques d'Afrique noire qui s'ouvraient dans les sixties au jazz ou à la salsa. Ancien pilier du Volta Jazz, groupe phare de cette époque, il interprétera pour la première fois en France ses rumbas et slows-rocks langoureux le 26 novembre à Bobigny et le 28 au Garde-Chasse. "À côté de cette vieille école, on a maintenant 3 000 MC'S qui font du hip hop très trempé à Ouaga, et entre les deux tous les courants, l'afro-reggae très important, et la musique tradi-moderne", ajoute Camille Louvel. Afrocolor c'est aussi du cinéma et des ateliers pour tous jusqu'au 24 décembre 2015.



Source : afrique.lepoint.fr


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