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Pétrole - Angola : le cauchemar continue

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Onze heures de négociations, en vain. Les discussions entre les pays producteurs de pétrole, réunis dimanche à Doha, devaient déboucher sur le gel de la production de pétrole pour, in fine, faire remonter le prix du baril. Il n'en sera rien. Plombées par les tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui n'a pas pris part au rendez-vous, les discussions n'ont pas abouti à un accord.

Le miracle économique se transforme en mirage

Victimes collatérales de cette rivalité historique entre les deux géants du Moyen Orient, les économies africaines exportatrices de pétrole sont en première ligne. Parmi elles, l'Angola semble être une des plus vulnérables. Une semaine après avoir officiellement doublé le Nigeria en tête des pays producteurs de pétrole du continent, l'Angola subit un nouveau coup dur, un de plus avec la chute des cours à l'été 2014. L'équation de l'économie angolaise est simple. Le prix du baril est aujourd'hui estimé à 38,40 dollars. L'équilibre du budget angolais est calculé sur la base de 46 dollars. Comme 75 % des recettes proviennent de l'or noir qui constitue également 90 % des exportations du pays, les caisses de l'État sont logiquement vides.

Pourtant, tout avait bien commencé. Depuis 2002 et la fin des combats entre l'armée et les rebelles de l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), le pays s'est appuyé sur la richesse de son sous-sol pour se reconstruire. Gaz, phosphate, cuivre, fer, uranium, l'Angola regorge de matières premières. C'est finalement grâce au pétrole qu'elle atteindra une croissance moyenne de 12 % entre 2002 et 2013. Un miracle économique qui permettra au pays de se redresser après plusieurs années de crise politique interne.

Un nouvel appel au FMI...

L'économie angolaise subit les conséquences de son manque de diversité. Au sein du gouvernement, l'aide du Fonds monétaire international (FMI), en discussion depuis une semaine, n'est pas bien perçue de tous. En cause : le nombre trop important de conditions jointes au plan d'aide. À un an des élections, le pouvoir angolais semble assez peu enclin à se serrer la ceinture et limiter les dépenses publiques. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'Angola fait appel au FMI. En 2009 déjà, à la suite de la chute du prix du baril et la dépense d'une grande partie des réserves de la Banque centrale pour maintenir le taux de change du kwanza, le pays avait été placé sous assistance financière. L'Angola avait alors reçu, entre 2009 et 2012, plus de 400 millions de dollars de prêts. Cette nouvelle intervention du FMI, qui a tout d'un plan de sauvetage, n'est pourtant pas présentée comme tel par le gouvernement angolais désireux de ne pas être comparé à l'ancien colon portugais qui avait eu recours à la même solution en 2011.

... qui révèle une "kleptocratie"

Ce plan d'aide triennal doit permettre à l'Angola de rééquilibrer sa balance et surtout, de diversifier son économie pour la rendre plus compétitive. La presse angolaise y voit, elle, un troisième enjeu. Dans une tribune publié dans le Maka Angola, un des médias les plus importants du pays, le journaliste Rui Verde résume ainsi la situation : " La chute des prix du pétrole a mis à nu le réel problème de l'économie angolaise : une kleptocratie où chaque représentant fait sa propre loi. Le gouvernement a échoué à créer une véritable économie de marché, en privilégiant, pour ses propres intérêts, un gamme restreinte d'entrepreneurs en charge de diversifier l'économie. Un clientélisme qui a ruiné les espoirs de compétitivité. " L'ouverture du marché et la fin de ces alliances sont deux des conditions du FMI. De son côté le ministère des Finances angolais s'est dit prêt à travailler avec l'institution basée à Washington pour renforcer " la discipline budgétaire " du pays. Q'il s'agisse d'un vœu pieux ou pas, cette déclaration a au moins un mérite : elle montre que les gouvernants de Luanda ont perdu la maîtrise de leur économie. Que ce soit à Washington avec le FMI, ou à Doha, dernier lieu des négociations autour du pétrole, ils devront toujours compter avec des tiers pour sortir le pays de l'ornière.



Source : afrique.lepoint.fr


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