Etre prête à servir son homme amoureusement avec des cils qui clignent tout seuls, à s'évertuer corps et âme pour le rendre heureux, ne signifie pas " être prête à aimer ".
A ce stade, qui n'est pas des moindres, tu es prête à donner. Donner de ton cœur, de ton temps, de ta personne, de tes moyens financiers et plus. Le don et le partage sont deux facettes de la vie de couple sur lesquels les femmes se focalisent. Partage de moments romantiques en tête-à-tête, d'activités communes en tout genre, que du bonheur quoi !
Mais es-tu prête à affronter les désillusions ? Ses défauts qui t'apparaîtront au grand jour quotidiennement ? Es-tu prête à encaisser ses paroles blessantes ? Son indifférence ? Ses absences au profit de ses activités personnelles ? Son manque d'attention quand tu es triste et que tu as besoin de parler ? Ses oublis répétitifs face à tes demandes, même minimes ? Son manque de respect à l'égard de tes efforts pour maintenir la maison propre ? Son manque de compliments lorsque tu tentes de lui plaire ? Son hygiène qui laisse parfois à désirer ? Son avarice ? Ses exigences ? (espérons qu'il ne rassemble pas tous ces points faibles quand même !) etc...En somme, ma question signifie : " as-tu réfléchi à la façon dont tu pourras gérer la réalité de ton amour ? "
Est-ce que tu penses être prête émotionnellement à affronter ces tue-l'amour sans prendre la sortie de secours ? As-tu pris des conseils auprès de couples ayant l'expérience du mariage? Demandé à des sistas quel fût le problème le plus difficile qu'elles aient rencontré (rien d'indiscret) et la solution qu'elles lui ont apporté ? T'es-tu renseignée sur la psychologie masculine pour ne pas te sentir dénigrée ou ne pas le diaboliser, là où tous les hommes réagissent avec la même attitude ?
Vu d'ici, cela ressemble plus à un questionnaire pour préparer un concours administratif, qu'à des exhortations pour un avenir sentimental épanoui, mais détrompe-toi sista, ces paroles ne sont pas de trop. Nous, les femmes, avons tendance à " idéaliser " idéaliser et encore idéaliser, ce que l'on perçoit uniquement comme le " nid d'amour ". Nous oublions qu'avant de s'installer dans sa maison douillette, l'oiseau ramasse patiemment brindilles après brindilles après brindilles...Lorsqu'il est près du but, certaines brindilles retombent au sol, le contraignant à redescendre autant de fois. Il faut donc faire preuve d'une très grande patience, don de soi que l'on cite peu en évoquant les merveilles de la vie de couple. Chaque effort à son poids dans la construction du bonheur : petit déjeuner servi au lit tous les dimanches, massages, pâtisseries à n'importe quelle heure, cadeaux etc...mais la patience et le pardon sont parmi les plus grands.
Combien de sistas regrettent une fois engagées, de ne pas s'être attardées en amont sur leurs capacités et concluent en larmes au téléphone avec leur maman ou en tête à tête avec leur meilleure amie : " Je réalise que je n'étais pas prête. Je ne m'attendais pas à cela, qu'il était vraiment comme ça. Il m'énerve trop quand il fait ci, il me dégoûte quand il fait ça. Il ne change pas ! Y a rien à faire, j'parle dans le vent, ça me tue ! J'en ai trop marre. Parfois j'ai l'impression que je ne l'aime plus. Mais au fond, je sais que cela n'est pas vrai, je sais que je l'aime mais y a trop de trucs qui m'énervent auxquels je n'avais pas pensé. " Elles n'y avaient pas pensé...Les sentiments sont une chose, mais aussi puissants soient-ils, ils sont parfois insuffisants pour surmonter les obstacles du " vivre à deux ". Il faut donc : se préparer ! Comment ? Le simple fait de prendre conscience que tel cas, telle situation peuvent se produire, est déjà une forme de préparation. Cette prise de conscience permet d'éviter de tomber des nues et d'atténuer les débordements d'émotions de notre chère sensibilité féminine.
Tous les projets nécessitent une préparation afin de pouvoir anticiper et résoudre les difficultés potentielles. Pour quelles raisons la vie à deux (à la base) devrait-telle " échapper " à cette sagesse et être vécue au " feeling ", au gré du vent ? Prépare le terrain dès maintenant pour limiter les souffrances rencontrées lors des premières années de vie commune, si Dieu le veut.