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YENNENGA, Reine, guerrière, politique, fondatrice du royaume Mossi et emblème nationale du Burkina Faso…

  Société, #

A l’instar de de la reine Yennega du Burkina faso, il y a eu d’autres femmes noires, fortes et iconiques telles que la reine Pokou en Côte D’Ivoire, Ndaté Yalla Mbodj au Sénégal, Amina Sarauniya au Nigéria, Kimpa Vita au Congo, Solitude en Gouadeloupe, Nehanda Nyakasikana au Zimbabwé, la reine Hangbé du Bénin….

Notre destinée dépend souvent des choix que l’on fait dans notre vie. Et parfois, ces choix peuvent influer sur la vie des autres, voire sur le destin de tout un peuple et de toute une nation. Le Burkina Faso qui signifie « terre des hommes intègres » (nom attribué par Thomas Sankara), fait partie des exemples auxquels on se réfère en Afrique. La réputation de ce pays a pris une telle ampleur au point de dépasser largement les frontières du continent. En plus d’être le pays des Hommes intègres de Thomas Sankara, l'histoire du Burkina Faso est aussi celle de Yennenga.

L'histoire des mossi, l'un des plus importants du Burkina Faso trouve son origine dans l'histoire de la princesse Yennenga. Cavalière et redoutable guerrière, Yennenga naquit au début du XIIe siècle dans le royaume de Dagomba. Ce royaume se trouvait dans un territoire limitrophe du Ghana et du Burkina Faso actuels. Nédéga, chef de ce royaume et père de Yennenga, avait réuni les peuples du nord-est du Delta du Niger, les Dagomba, les Mamproussi et les Nankana. Formée aux arts de la guerre par son père, elle défendait le royaume contre les attaques des Malinkés. Farouche meneuse qu'aucun danger n'effrayait, fidèle à son père et à son royaume, elle n'en est pas moins confrontée à ses désirs de femme. Elle voulait connaître l'amour et la joie d'être mère. Désirs pourtant incompatibles avec son statut de chef des armées.

LE MÉTIER DES ARMES

L'histoire se déroule au XIIème siècle dans la ville de Gambaga situé dans le nord du Ghana actuel, avant la naissance de l’empire Mossi, le Roi Nedega qui régnait sur Dagomba et Mamproussi, assurait la paix et la sécurité de son peuple. Mais un royaume fort et prospère génère toujours des convoitises. Le royaume était sans cesse attaqué par les peuples voisins, principalement par les razzias des guerriers Malinkés qui habitaient plus au sud. Mais le roi et ses soldats, dont une légendaire cavalerie, défendaient vigoureusement le pays et devaient sans cesse repousser les assaillants.

Nédega n’avait pas de garçon mais une fille unique hors du commun qu’il chérissait pour sa douceur et son caractère bien trempé. Elle était née sous le nom de Poko et grandis aux contacts des soldats de son père. On la surnommait Yennenga « la Mince » en raison de sa taille svelte et élancée. D’autre part elle était à la tête de l’armée de son père. En effet, dès son jeune âge elle avait été prise en main par ce dernier qui voyait en elle le fils qu’il n’avait pas eu. Au lieu de recevoir l’éducation traditionnellement réservée aux jeunes filles de l'époque, Yennenga accompagnait son père à la chasse, apprenait à tirer à l’arc et à manier la lance. De cette manière elle devint une cavalière de grande qualité. Souvent en tête des batailles, la princesse conduisait les opérations militaires avec autorité mais personne ne se doutait que cet impétueux chef de guerre était en fait une femme car elle ne portait jamais de parures féminines et rien ne la distinguait de ses compagnons de lutte. De plus c’était une princesse très respectée dont les ordres étaient suivis aussi scrupuleusement que s’il s’était agi du roi lui-même.

Enfant choyé, Yennenga avait une terrible passion pour les animaux et passait la majeure partie de son temps à tenter de les soigner. Elle leur concoctait des remèdes traditionnels dont elle tenait les recettes de sa grand-mère. Yennenga avait une préférence pour le cheval qui, selon elle, est le meilleur ami de l'homme. Elle observait avec émerveillement cet animal qui souvent s'en allait galoper des heures durant dans la brousse sans jamais manqué de revenir auprès des humains. Il y a cependant une ombre au tableau: dans la tradition de son peuple, le cheval était réservé aux hommes. Mais pour Yennenga qui, rappelons-le, possédait un tempérament de feu, il était hors de question de se plier à cette interdiction patriarcal et misogyne, meme si les gens de la cour s'en offusquaient.

MÈRE FONDATRICE DE L’EMPIRE MOSSI

Très fier de sa fille, voire trop, le roi Nédéga avait fini par oublier qu’elle était quand même une femme. Par conséquent, il ne songeait nullement à la marier. Son unique ambition était d’en faire une grande conquérante qui lui succéderait un jour à la tête de son peuple. Toutefois la jeune princesse ne pensait pas qu’aux prouesses militaires. Elle semblait rêver d’une autre vie, comme celle que menaient ses compagnes. Toutes les jeunes filles de sa classe d’âge se mariaient, allaitaient déjà leurs premiers nés, alors qu’elle passait son temps à guerroyer. Chaque fois qu’elle soulevait la question auprès de son père, celui-ci répondait malicieusement que rien ne pressait. D'ailleurs les plus grandes familles rêveraient de marier "la Mince" à l'un de leur fils. Les prétendants se succédaient, mais à chaque demande de mariage, le roi opposait un veto catégorique. Aucun d'entre eux n'était assez bien pour sa fille. Et même si d'habitude il ne lui refusait jamais rien, le mariage n’était pas à prendre à la légère, il lui fallait le meilleur des gendres. N’ayant pas de fils et éperdument fier de la princesse Yennenga qui lui était si précieuse, le roi retardait le moment de la marier et la reine-mère Napoko en souffrait beaucoup. Mais voilà, Yennenga souhaitait se marier et tous ces refus commençaient sérieusement à l'agacer. Dans le royaume, il se disait que la jeune fille était si précieuse qu'il ne fallait pas la marier. Bouleversée et ne parvenant pas à instaurer le dialogue avec son père, Yennenga décida alors de donner une leçon à son père. Ainsi, elle planta une parcelle de gombos devant le palais et quand vint le moment de les cueillir, elle décida de les laisser pourrir sur pieds. Le roi qui s’indigna de l’état du champ lui demanda la raison de cette négligence. Elle lui répondit que l’évolution du champ est comme celle de sa fille :

---« Si un fruit mur n’est pas enlevé, il durcit où il pourrit sur l’arbre » dit-elle. Le roi décida de se résigner et de trouvé un prétendant selon la coutume ».

Le roi se montra alors amusé mais il fit malgré tout semblant de ne pas comprendre.

Lassé de la guerre, Yennenga décida de s’enfuir. Par une nuit sans lune, alors que le palais tout entier dormait d’un profond sommeil, la princesse revêtit ses habits d’homme, sauta sur son cheval de son paternel et disparut dans la forêt.

A ce moment de l'histoire, les avis divergent. Certains historiens disent que sa disparition serait plutôt due à une offensive en pays Boussancé (de nos jours plus connu sous le nom de bissa, peuple d’Afrique de l’Ouest qu’on trouve au Ghana, Burkina Faso, Togo, Côte d’Ivoire actuels), la monture de Yennenga se serait emballée, avant de s’égarer dans une forêt. Toujours est-il qu’après avoir longtemps chevauché, la princesse se retrouva au cœur d’une vaste clairière où son cheval épuisé finit par s’arrêter.

Après plusieurs heures de galop, Yennenga arriva dans la région des Boussanés et tomba sur une case solitaire construite au milieu de la clairière. Attiré par les hennissements du cheval, un jeune homme, décrit de belle prestance en sortit, calma la bête et aida Yennenga à mettre pied à terre. Il lui proposa ensuite de se reposer dans sa case pensant qu’il avait affaire à un voyageur égaré. Le jeune homme était un chasseur d’éléphants (très nombreux dans cette zone de l’Afrique avant l’ère de la colonisation) du nom de Rialé. Il dit à Yennenga qu’il était le fils d’un souverain Malinké (communauté qui majoritaire au Mali et en Guinée mais minorité au Sénégal, au Burkina Faso, au nord de la Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau ; leur langue et leur culture est quasi apparenté au communauté Bambaras, Maninka, Dioulas, Jalonkés, Soussous, Diakhankés et Mandenko mais aussi des cultures Sonrhais, Dogon, Sénoufo, Mossi et Bwa : tous regroupés désormais sous le nom de Mandingue).

Évincé de la succession par un de ses frères, Rialé s’était retiré loin des siens dans cette forêt de Bitou pour y vivre en ermite.

Ce dernier accepta de lui offrir son aide, pensant d'abord avoir affaire à un jeune homme comme lui et pour cause, il n'avait jamais vu de femme à cheval auparavant. Mais au réveil, c'est la surprise: son invité était une jeune femme!

finalement séduite par la cordialité et le charme de son hôte, la princesse finit par lui dévoiler sa véritable identité et lui raconta son aventure. Rialé lui fit part de sa surprise qu’une femme puisse aussi bien monter à cheval mais il finit à son tour par succomber à la belle guerriere. et de cette rencontre allait naitre une union, marquée par le sceau du destin !

Oubliant son père, ses guerriers, son royaume, Yennenga vécut de longues années de bonheur auprès de son compagnon. Elle eut un fils qu’ils baptisèrent Ouedraogo c’est-à-dire « cheval fougueux » en souvenir de la monture qui l’avait conduite vers Rialé. Lorsque l’enfant entra dans sa dixième année, Yennenga décida de l’envoyer aupres de son père car la coutume voulait que le premier fils d’une femme soit élevé dans la famille paternelle de cette dernière jusqu’à ce qu’il devienne adulte.

Avant son départ elle lui dit:

?---« Tu trouveras un vieil homme dans ce village. Il m’aimait beaucoup et je me suis enfuie loin de lui. Tu lui donneras de mes nouvelles, et tu me diras en retour s’il m’a pardonné et s’il t’a bien accueilli ».

Ce faisant, la princesse fugitive espérait aussi réparer la faute qu’elle avait commise en abandonnant son pays. Le vieux Nédéga, rongé par le chagrin, l’avait, en effet, fait rechercher partout. Des battues avaient été organisées dans toute la contrée et des délégations mandatées dans les régions voisines, et même en territoires ennemis, pour retrouver la jeune disparue. Mais en vain, le roi s’était alors résigné.

Lorsque le Roi Nedega rencontre Ouedraogo son petit-fils, il est pris d'une émotion intense. Il reconnut en lui le visage de sa fille qu'il n'a plus jamais revue et dit à son petit-fils:

---« Tu m’apportes une bien grande consolation à la fin de ma vie, et tu en remercieras ta mère ».

Sa colère de n’avoir eu aucune nouvelle de sa fille, qui était donc bien vivante pendant toutes ces années, fut vite oubliée. Il combla l’enfant de cadeaux et envoya aussitôt une escorte pour quérir le couple dans sa forêt de Bitou. Pour l'accompagner sur son chemin de retour, Nedega ordonne à une escorte de guerriers Dagomba d'accompagner Ouedraogo. Il n'oublie de lui couvrir de présents à ses parents. Ces guerriers finiront par s'installer dans la région des Boussanés et c'est cette rencontre entre les Dagomba et les Boussanés qui donneront naissance au peuple Mossi.

Leur retour donna lieu à de chaleureuses réjouissances. Les fêtes durèrent plusieurs semaines, Le roi, fût très heureux de revoir sa fille, la princesse Yennenga accepta alors Rialé comme gendre. Quand la princesse et Rialé demandèrent à partir du royaume pour fonder leur propre village, le roi leur fit des dons de bœufs, de moutons, de chèvres, de fournitures diverses et quelques serviteurs en plus de leur confier environ trois cent sujets avec lesquels ils iront s’installer vers le sud du Burkina Faso actuel pour y fonder le premier royaume Mossi (Moagha au singulier ), le royaume de Tenkodogo ( La veille Terre).

malgré les prières de son père, Yennenga ne voulut pas rester vivre à Gambaga. Elle préféra suivre son mari qui souhaitait demeurer dans le cadre de vie qu’il s’était choisi. Après de paisibles années auprès de Rialé, Yennenga s’éteignit dans sa chère forêt. Sa dépouille fut transportée à Gambaga où son peuple lui organisa des funérailles grandioses. Sa tombe fut l’objet d’une profonde vénération et devint même un lieu de pèlerinage fréquenté par plusieurs générations mossis.

Le terme Mossi vient de la célèbre phrase de Rialé:

---« Je suis venu seul dans ce pays, maintenant j’ai une femme et j’aurai beaucoup d’hommes ».

?En bambara, "beaucoup d'hommes"se traduit par "Morho-si" ou "Mogo-si" , "Moro" signifiant « homme » et "Si" « beaucoup ». Le province fut donc appelé Morosi qui par déformation est devienu Mossi.

LA NAISSANCE DES ROYAUMES MOSSI

Quant à Ouedraogo, ayant fait son apprentissage d’homme auprès de son grand-père, il revint s’installer à Bitou après la mort de sa mère. A son départ, le vieux roi lui offrit une escorte de cavaliers, des chevaux, une cinquantaine de vaches, un troupeau de mouton et de l’or. La région de Gambaga commençait à connaître une certaine surpopulation et les terres ne suffisaient pas à tous les fils d’une même famille. Certains des camarades d’enfance d’Ouedraogo voulurent donc profiter de cette opportunité pour quitter leur région natale et faire souche ailleurs. Avec ce groupe de pionniers, il créera la ville de Tenkodogo. Se constituant progressivement une jeune armée, le prince conquit ensuite plusieurs territoires en pays boussancé. En jetant les fondations de ce nouvel empire, Ouedraogo allait ouvrir la célèbre lignée de Moro Naba, qui aujourd’hui encore symbolise le pouvoir traditionnel dans la culture burkinabé.

Naba Ouedraogo eut lui même deux fils : Naba Rawa et Naba Zoungrana. Naba Rawa s'implanta vers le Nord d’où il créa le royaume Mossi du Yatenga avec pour capital Ouahigouya. Son frere, Naba Zoungrana resta dans le royaume de son père et le consolida. Un cousin de Ouedraogo, Diaba Lompo partit vers l’Est et créa le royaume du Gourma près de l’actuel Fada N’gourma. Ce dernier royaume ne fait actuellement plus partis officiellement de l’empire Mossi, mais son histoire reste attaché à celle de la formation du royaume Mossi issue de la descendance de Yennenga fille de Nédega Roi du Dagomba.

Les principales provinces de cet empire, allaient devenir plus tard les villes mossis du Ougadou, du Yatenga et du Gourma.

Ces provinces forment désormais des régions du Burkina Faso actuel : Ougadou (Ouagadougou capitale actuelle) située au centre du pays dans la région du Kadiogo, le Yatenga est une région frontalière avec le Mali au nord-ouest du pays et le Gourma est une région frontalière avec le Bénin et le Togo au sud-est. Ces régions sont majoritairement peuplées de Mossis. Par ailleurs, le nom « Ouedraogo » est l'un des noms de famille les plus répandus dans le pays.

?le cheval (Ouedraogo signifiant « cheval fougueux ») est le symbole le plus important au Burkina Faso : en effet chaque contré d’Afrique est titulaire d’un animal comme emblème, au Burkina Faso c’est celui du cheval et plus précisément de l’étalon. C’est pour cela d’ailleurs que leur équipe de football est surnommée « les étalons ».

L'EMBLÈME NATIONALE

Ainsi Yennenga est la figure la plus importante du pays, quasi tous les enfants, dès qu’ils ont atteint l’âge de s’exprimer, en connaisse l’histoire qui leur a été compté soit par leurs parents, leurs grands frères ou alors à l’école quand ceux-ci ont la chance de pouvoir y aller. Yennenga restent très présentes dans le Burkina Faso actuel, dont les Mossis sont la population majoritaire. L'emblème national du pays, représenté sur les armoiries, est l'étalon blanc qui guida la princesse. Elle est un symbole pour le pays. Après la mort de la mère fondatrice du royaume des Mossi, sa tombe est deviendu un lieu de pèlerinage. La princesse Yennenga est devenue un emblème et un symbole d’unité nationale burkinabé. Les burkinabé sont en effet fiers d’honorer la princesse fondatrice de leur pays auquel ils sont si attachés.

L’histoire de Yennenga, nous enseigne qu'elle était une femme forte qui avait gagné le respect de la société, de son père et des soldats. Elle avait fait ses preuves dans l’armée. L’histoire de la princesse de Gambaga n’est donc pas seulement une histoire de la bravoure d’une femme ou d’une société, elle est aussi l’histoire de la détermination d'une femme. Il y a eu d’autres femmes fortes et iconiques telles que la reine Pokou en Côte D’Ivoire, Ndaté Yalla Mbodj au Sénégal, Amina Sarauniya au Nigéria, Kimpa Vita au Congo, Solitude en Gouadeloupe, Nehanda Nyakasikana au Zimbabwé, la reine HANGBE du Bénin…. Mais l’histoire de Yennenga est particulière dans sa pertinence. Dans les sociétés traditionnelles africaines, la femme est le pilier de la famille.

Contrairement aux propagandes que les occidentaux aiment diffuser sur les peuples noirs, l’histoire de l’émancipation de la femme africaine n'a pas débuté au XXeme siècle à l'instar des européennes. Elle est plus vieille qu'ils ne le pensent. Parler de l’émancipation de la femme comme un concept occidentale et indo-européen, c’est omettre l'histoire des femmes africaines qui rappelons le, ont toujours joué un rôle central dans les sociétés traditionnelles africaines depuis l'Antiquité.

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Sources:

re5f08355.racontr.com/histoire.html

fr.wikipedia.org/wiki/Yennenga

www.rha-magazine.com

fr.wikipedia.org/wiki/Yennenga

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VIDÉOS :

LA FEMME DANS L'HISTOIRE DE L'AFRIQUE

www.youtube.com/watch

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THE LEGEND OF PRINCESS YENNENGA

www.youtube.com/watch

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REINE D'AFRIQUE – PART1

www.dailymotion.com/video/x2ig3r_b

REINE D'AFRIQUE – PART2

www.dailymotion.com/video/x2iii7_b

REINE D'AFRIQUE – PART3

www.dailymotion.com/video/x2imma_b

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